Ils sont venus en famille de leur Bretagne natale pour présenter leur moyen-métrage « A la lueur de Chaplin », au cinéma de L’Isle-en-Dodon samedi 12 avril, à l’invitation de l’association Culture et Cinéma. En famille car Liên, Nicolas et leur deux enfants Lylan et Thao, la tribu Charles (les bien nommés ?) ont fabriqué à eux quatre en 2021 ce petit bijou de film muet en noir et blanc, réalisé, tourné et joué à la manière de Charlot, immortel vagabond aux célèbres chapon melon et canne de bambou.
Chef d’orchestre de l’événement, Pascal Le Vaillant, secondé de son épouse Laurence et de l’équipe de Culture et Cinéma, a présenté cette charmante famille passionnée de création audiovisuelle, qui s’est fait un plaisir de répondre aux questions du public après la projection.
Immédiatement conquis, les spectateurs ont découvert l’histoire d’une petite orpheline de 9 ans (interprétée par Lylan), qui décide, après avoir découvert avec fascination dans un film le personnage de Charlot, de s’échapper de l’orphelinat avec son petit protégé de 4 ans (joué par Thao). En recherche d’identité et de parents aimants, les deux enfants entament un périple depuis la Bretagne vers la Suisse, destination le manoir de Ban, où a vécu et s’est éteint Charlie Chaplin. S’identifiant au divin vagabond, débordant d’espoir, de rêve, de générosité malgré sa pauvreté, elle va vivre avec son protégé une aventure extraordinaire, véritable quête vers l’amour.
Le film muet, qui comporte à l’origine une bande-son, a été magistralement illustré par des musiciens en direct, tout le long de la projection : au violoncelle et piano, Antoine Moulard, à la guitare acoustique Serge Nicola, aux percussions Nicolas Di Constanzo. L’alchimie entre la musique qui magnifiait les images et l’histoire touchante de ces deux enfants perdus, a fait de ce moment de cinéma une pure merveille bouleversante d’émotion.
Liên Le Nedelec et Nicolas Charles, la quarantaine, se sont rencontrés en 2007 autour de la même passion du cinéma. Ils ont fondé Coconut Studio, société de production audiovisuelle, pour produire le film. La réalisatrice retrace la genèse de ce projet familial original : « Pendant le confinement, nous avons visionné le Kid, de Charlie Chaplin, Lylan qui avait 9 ans à l’époque a adoré et aussitôt imité les allures du vagabond. De là l’idée d’en faire une histoire filmée entièrement créée par notre famille, moi au scénario et à la partie artistique, Nicolas derrière la caméra et à la technique, et les enfants ont joué la comédie. » Aussitôt dit aussitôt fait, et les autorisations des ayants-droits de Chaplin obtenues, en route pour l’aventure. Lylan, maintenant 13 ans, se remémore ses impressions : « Du début à la fin ce fut une expérience folle, j’ai adoré. » « Tout a été filmé selon les codes de l’époque, précise Nicolas Charles, l’effet un peu saccadé des mouvements a été reproduit, le noir et blanc, le cadrage, le montage… » Un projet où chacun exprime ses talents, qui soude et qui fait avancer, générateur de soutien et d’écoute mutuels, de confiance en soi et en l’autre, et de bons moments à partager, avec à la clé la fierté d’un superbe résultat.
La famille Charles a profondément apprécié l’expérience de l’illustration musicale en direct, et a remercié à la fois l’association Cinéma et Culture pour son invitation et son accueil, et les trois musiciens pour leur talent : « Ils ont enrichit notre film de leur ressentis, c’était une première pour nous et un véritable honneur. » De nouveaux projets attendent la famille Charles repartie en Bretagne, laissant au public L’Islois un émouvant souvenir de cinéma venu du cœur.
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