Alors que la loi sur l’extension du pass sanitaire est entrée en vigueur depuis le 9 août, les anti-pass sanitaire ne désarment pas. Ils étaient 215 000 à manifester en France le samedi 14 août, plus de 3000 à Toulouse, et près d’un demi millier à Saint Gaudens à l’appel du Collectif Liberté Comminges, cela pendant un weekend du 15 août habituellement atone dans le domaine des revendications sociales.
Dans une période où les gens ont plutôt tendance au lâcher-prise, le niveau de mobilisation témoigne de la détermination des manifestants dans un domaine sensible, celui de la liberté. Selon les sondages du moment 34% des français soutiendraient le mouvement, alors que 57% seraient favorables au pass sanitaire.
Le Collectif Liberté Comminges se mobilise pour le respect des libertés en général, celui de se faire vacciner ou pas. Il prône un consentement libre et éclairé. Au-delà de la seule question du pass sanitaire, c’est la question du bien fondé de la vaccination obligatoire qui mobilise les anti-pass sanitaire. Or, toute la difficulté vient précisément de la difficulté de se faire une opinion compte tenu de la diversité des sources d’information, plus ou moins accessibles, plus ou moins claires, plus ou moins crédibles selon que l’on soit plutôt pour ou plutôt contre…
Des convictions légitimes, des affirmations à préciser…
A Saint Gaudens ce samedi 14 août qu’a-t-on entendu ? Un appel au «respect des principes fondamentaux de l’État de droit, au respect du secret médical», une référence à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793. L’affirmation qu’il y a «déjà une hécatombe post vaccinale et (que) cela ira en s’amplifiant» avec des «pertes humaines de grande ampleur (qui) sont déjà présentées comme un énième variant». Ainsi «les centres de pharmaco-vigilance sont déjà débordés, saturés (par) les plaintes. Aucun mot de tout cela dans les médias mainstream». Des affirmations objectivement choquantes dont on aimerait à tout le moins connaitre les sources…
Le pouvoir politique mis en cause
En l’absence d’autorité qui fasse l’unanimité, c’est la confusion qui caractérise le débat, et ce dernier a tendance à déborder l’espace sanitaire pour se répandre dans le domaine politique. Et là aussi, les opinions varient, selon que l’on est plutôt pour ou plutôt contre le pouvoir en place…
Les slogans politiques affleurent: «Macron tu nous enfumes, tu fais vaciller la démocratie, le peuple gronde». Des pancartes affichent «Macron dégage!». Le pouvoir responsable, coupable, ou bouc-émissaire d’une angoisse latente, d’une inquiétude bien réelle? Tout le monde ne se reconnait pas forcément dans ces interpellations, mais elles sont de fait l’expression de doutes, de peurs, de croyances, de convictions, de certitudes qui s’entendent et doivent être écoutés selon les manifestants.
Le Conseil constitutionnel a tranché dans son domaine de compétence
Le Conseil constitutionnel a tranché. Il a conclu à un équilibre dans la loi entre sécurité et liberté. Tout en admettant la conformité à la constitution de dispositions concernant le «pass sanitaire», le Conseil constitutionnel a cependant censuré les dispositions organisant la rupture anticipée de certains contrats de travail et l’isolement obligatoire des malades du Covid-19 qu’il juge contraires à la Constitution. Il a néanmoins validé pour l’essentiel la loi sur l’extension du pass sanitaire, ainsi que la vaccination obligatoire des soignants à partir du 15 septembre.
Gageons que la décision des Sages ne suffira pas pour rasséréner une population en quête de certitudes avérées, mais perdue dans un maquis d’informations contradictoires. Le Collectif Liberté Comminges envisage une nouvelle action à Saint Gaudens ce samedi 21 août à 18h00 sur la place Jean-Jaurès, sans déambulation dans les rues mais avec l’installation de tables d’informations sur différents thèmes : tests PCR, masques, vaccination, pass-sanitaire, enfance, adolescence, salariés, employeurs…Dans le respect de la pluralité démocratique et de la diversité citoyenne comme ce fut le cas lors de cette manifestation saint gaudinoise du 14 septembre. Elle s’est déroulée sans incidents, comme souhaité, voulu et demandé au départ du cortège par les organisateurs du Collectif Liberté Comminges.