Histoire de l’abri préhistorique
Depuis le musée au centre de la ville, un sentier chemine dans le bois, longe le ruisseau Rode et débouche sur le célèbre abri préhistorique, bouche noire béante dans la paroi blanche. C’est là qu’en 1852, un ouvrier agricole, creusant dans un terrier de lapin, découvre des fossiles humains et des restes d’animaux archaïques disparus. Alors s’enclencha un programme d’études et de fouilles approfondies par des archéologues de renom. Ils mirent en évidence l’existence d’une culture humaine fossile du Paléolithique supérieur, avec rites funéraires, sépultures, fabrication d’outils pour le quotidien et d’armes pour la chasse. Découverte majeure s’il en est, puisqu’il fut enfin définitivement démontré que l’homme était issu d’une évolution naturelle amorcée et non de l’histoire biblique. Cette période majeure porte le nom d’Aurignacien, offrant une aura mondiale à la petite ville commingeoise.
Un campement venu du fond des âges
Une odeur de feu de bois émane de la prairie en contre-bas de l’abri, une tente de peau se dresse près d’un foyer où deux hommes, les hanches ceinturées de cuir, taillent des pointes de flèches en bois de renne. Un mirage ? non, la reconstitution parfaite d’un campement préhistorique, tel que les Aurignaciens les montaient, au cours de leurs déplacements nomades, pour suivre les troupeaux de rennes et d’aurochs. Cette animation entre dans le cadre de la première édition du Campement International Paléolithique. Elle est organisée par le Musée de l’Aurignacien du 20 au 22 août, en partenariat avec des structures spécialisée dans la préhistoire. Sur le lieu du campement reconstitué, les animateurs proposent des ateliers de paléo-artisanat, une bourse aux matériaux, des conférences, des concours de techniques : tir au propulseur, taille de silex, allumage du feu, cuisine.
De la passion et du savoir faire
Mathieu et Camille sont ardéchois et ont fondé Sapiens origine, association qui diffuse des connaissances archéologiques, historiques et culturelles d’Homo Sapiens à travers les âges. Archéologues de formation, prof d’histoire et instituteur, ils sont passionnés par cette période qui ouvre sur les mystères de nos origines. « On se déplace partout pour faire des démonstrations pédagogiques et ludiques du quotidien des hommes préhistoriques. » Au campement, des expérimentations sont en cours : les braises rougeoyantes du foyer servent à creuser un bol dans un gros morceau de bois ; une marmite de cuir, suspendue à un trépied, sert de fait-tout pour une soupe à la viande et aux herbes. « Des galets brûlants jetés dans l’eau la chaufferont. » Le tipi en peau et la tente ronde sont en peau d’animaux domestiques : « c’est un choix éthique. On se fournit chez les tanneurs, renne, bœuf, veau, cheval, … » Pendant 3 jours, les visiteurs se sont délectés de cette immersion dans les temps anciens. Le Musée pérennisera l’événement tous les ans, ici et sur d’autres sites, à l’initiative d’établissements d’accueil spécialisés. Cette action a pour objectif de nouer des partenariats nationaux et internationaux avec des spécialistes de la Préhistoire (archéologues, structures culturelles et scientifiques, médiateurs mais aussi artisans) portant sur l’échange des savoir-faire, des techniques et des matériaux.
Musée de l’Aurignacien 05 61 90 90 72