Samedi 16 octobre, une cérémonie d’hommage à Samuel Paty, enseignant assassiné un an plus tôt jour pour jour à Conflans-Sainte-Honorine par un terroriste islamiste, a été organisée à Aurignac. De nombreuses personnalités, dont le député Joël Aviragnet, étaient présentes aux côtés de Jean-Michel Loségo, maire de la ville, de ses conseillers et de la population. Une plaque commémorative a été dévoilée et un arbre du savoir a été planté. Le discours de Mr Losego, dont suivent de larges extraits, traduit le sentiment général de dégoût, d’incompréhension et de tristesse, mais aussi l’irréfragable volonté de continuer à porter les valeurs républicaines d’éducation, de liberté de l’enseignement, de laïcité. A travers cet hommage à Samuel Paty, ce sont les enseignants dans leur ensemble qui ont été honorés.
« Dans le cadre de ses cours d’enseignement moral et civique, Samuel Paty travaillait avec ses élèves, garçons et filles, sur la liberté d’expression et la formation du sens critique, éléments majeurs dans l’éducation des adolescents et adolescentes, futurs citoyens et citoyennes, bientôt en âge de voter et d’assumer une vie d’adulte responsable, pour soi et dans la collectivité territoriale de citoyens à laquelle chaque homme et chaque femme participe de plein droit et de plein devoir.
Savoir donc répondre aux questions : Quelle est mon opinion ? Qu’est-ce que je pense ? Qu’est-ce que je sais ? Comment je le sais ? Qu’est-ce que j’en fais ? … enfin tout ce qui contribue à la pleine conscience de sa liberté individuelle, exercée dans le respect de l’égale liberté des autres, avec une attention solidaire (mutuelle et réciproque) due aux autres … enfin tout ce qui fonde le pacte commun pour la cohésion de la Nation et de l’État Français : la liberté, légalité et la fraternité, valeurs fondamentales de la République « Indivisible, laïque, démocratique et sociale », régissant, par la volonté du peuple souverain et sous son contrôle, la vie de tous avec tous. »
« La plaque dévoilée en hommage mémoriel à Samuel Paty, nous l’avons voulue inscrite dans l’espace public quotidien du village ; désormais, chacune, chacun, quelle que soit sa raison de passer, aura ce rappel « souviens-toi de ce professeur d’Histoire et Géographie, assassiné parce que, dans son travail d’éducation, il invitait ses élèves à oser vivre libres… et que la liberté, ça s’apprend …. Et la question reste toujours la même : « être libre ou se reposer ? »
« La meilleure réponse de la République française, c’est d’abord l’école publique, institution laïque, ouverte à toutes et tous, sans aucune discrimination d’aucune sorte. Dans ses missions justement, l’école permet à chaque garçon et chaque fille de grandir et devenir un adulte capable de conduire sa vie par des choix raisonnés. Cette acquisition de compétences et de connaissances, c’est le rôle quotidien de chaque professeur, de la maternelle à l’université. »
« Ce contre quoi nous nous élevons, c’est tout ce qui insidieusement, sournoisement, peut germer, souvent dans des esprits en jachère, sinon déjà en friche, et porte la gangrène jusqu’à l’obscurantisme, rampant, s’accrochant à l’intelligence et finissant par l’étouffer si l’on n’y prend pas garde. La force pour sa liberté, c’est de toujours veiller à exercer son sens critique pour vraiment savoir ce que l’on veut. »
« La formation et l’entraînement à cette liberté, c’est l’école ! »
« Apprendre à apprendre, apprendre à écouter, apprendre à réfléchir, construire sa pensée, apprendre à s’exprimer, être conscient de soi, de son humanité. »
« Ce pourquoi nous nous levons et nous voulons rester debout, ce que nous devons garder vivant et actif pour le transmettre à celles et ceux de demain : c’est le feu sacré de la démocratie et de la République … aux battements des cœurs ; c’est l’air pur de la laïcité, à chaque inspiration. C’est cette sève du savoir et de la connaissance que l’école transmet aux élèves par les enseignements de leurs professeurs, qu’il faut tenir vivante à nos esprits de libres citoyens. Avoir son point de vue, comprendre celui des autres, sans pour autant vouloir le partager et même résolument s’y opposer, argumenter, vouloir convaincre, mais toujours sans violence et sans haine, dans le respect des lois de notre République. Et pour rendre un hommage vivant à tous les enseignants de l’école publique pour leur engagement dans la construction d’un monde plus libre et fraternel, nous allons planter cet arbre du savoir et de la laïcité. »
« Que cet arbre grandisse, fleurisse et fructifie, que ses graines se répandent au monde, pour la paix des femmes et des hommes de bonne volonté. »
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crédit photos mairie Aurignac