Avec son éloquence coutumière et sa façon passionnante de rendre simples et claires les questions les plus complexes, Amélie Vialet, paléoanthropologue et maître de conférences au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) de Paris, a subjugué son public jeudi soir à Aurignac. Elle intervenait dans le cadre des soirées du Café Préhistorique, animations mises en place par le Musée de l’Aurignacien.
Un thème cher à la scientifique, la mandibule humaine de Montmaurin, était l’objet de la causerie, avec une question centrale, celle de la datation de ce fossile humain exceptionnel. Mise au jour en 1949 par Raoul Cammas dans la grotte de la Niche, au dessus de la Save, dans la falaise karstique de la commune de Montmaurin, la mandibule daterait de 190 000 à 240 000 ans avant notre ère, entre les fossiles du Pléistocène moyen et les Néanderthaliens. Elle gisait dans la strate la plus ancienne, bien avant celle où l’on retrouve les grands félins préhistoriques et les bifaces acheuléens, caractéristiques du Paléolithique inférieur.
Le précieux original est conservé au Musée de l’Homme, à Paris, et une copie est exposée dans le Musée-centre d’interprétation de Montmaurin.
Les sites du territoire n’ont pas livré tous leurs secrets et les équipes de chercheurs, scientifiques et archéologues d’Amélie Vialet ont encore plusieurs campagnes de fouilles prévues sur le terrain, assorties de longues études en laboratoire, pour éclairer toujours davantage notre lointain passé.