Saint-Marcet : Couleurs interdites, les tatoueurs verts de rage

Mickaël Duflot, tatoueur à Saint Marcet, livre sa réaction face aux mesures restrictives qui s'appliquent pour sa profession.
Mickaël Duflot, tatoueur à Saint Marcet, livre sa réaction face aux mesures restrictives qui s'appliquent pour sa profession.

Depuis mercredi dernier 5 janvier, la réglementation concernant les couleurs utilisées par les tatoueurs a changé. Certaines sont dorénavant interdites, car elles sont jugées dangereuses pour la santé des usagers. La Commission européenne avait demandé à l’Agence européenne des Produits chimiques (ECHA) de travailler sur le sujet. Au vu du rapport de préconisation remis, la concentration de certaines substances considérées comme cancérigènes dans les encres de tatouage et maquillage permanent, sera abaissée, et certains pigments comme le rouge, le jaune, orange. Le bleu et le vert bénéficient d’un délai, jusqu’en2023, pour laisser aux professionnels le temps de trouver des solutions de remplacement.

Inutile de dire que l’annonce a fait grand bruit chez les tatoueurs. Une pétition officielle a été lancée A Saint Marcet, Mickaël Duflot a monté son officine de tatouage Magic Day.

« Il est clair que la restriction imposée complique notre métier. Les fabricants travaillent dans l’urgence sur des formules d’encres aux nouvelles normes. Toutes les marques n’arrivent pas à suivre mais je réussis quand même à exercer, avec mon fournisseur ITC de matériel de tatoos et piercings. Nous avons l’obligation de nous fournir uniquement chez des fabricants français. Ici la profession est déjà très bien encadrée, sur le plan sanitaire notamment avec l’Agence Régionale de Santé qui veille aux bonnes pratiques. Ce tour de vis supplémentaire était-il vraiment nécessaire ? »

« Après, la nocivité, si elle existe, n’est pas vraiment démontrée ; et c’est comme tout, les réactions dépendent de la personne, de sa sensibilité, de ses antécédents médicaux, etc. De plus, l’interdiction, à visée « protectrice », peut produire l’effet inverse, les gens vont se tourner vers des pratiques illicites, non contrôlées, des clandestins sans hygiène. Ça développera une économie souterraine et les risques sanitaires seront bien plus grands. »

« Pour moi ces mesures portent un nouveau coup sur les petits artisans. Je vais bien sûr signer la pétition officielle sur le site https://www.europarl.europa.eu/petitions/fr/registration/register. Il y a déjà plus de 175 000 signatures ! »

https://syndicat-national-des-artistes-tatoueurs.assoconnect.com/

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