Une figure historique du territoire va doucement disparaître des écrans radar de la vie publique.
C’est avec beaucoup d’émotion et devant une salle comble qu’Adolphe Ruquet a souhaité pour la dernière fois les voeux aux agents du Sivom et aux forces vives de la cité rivoise.. « Je vais quitter la présidence du Sivom » a-t-il sobrement déclaré. Ce « monument », au caractère bien trempé, aura marqué d’une empreinte forte et indélébile des décennies de la vie locale en restant plus de quarante ans président du sivom et n’abandonnant la mairie de Rieux Volvestre qu’il n’y a que quelques années. Devenu octogénaire, il a estimé qu’il était maintenant temps de laisser la place, chose qu’il rendra effective dans quelques semaines.
Ce discours prononcé aurait pu avoir une connotation particulière compte tenu des circonstances exceptionnelles. Il n’en a rien été et l’on peut rajouter sans malice « comme de bien entendu ». Ce visionnaire et ce « faiseux », comme l’a nommé affectueusement Maryse Vezat, s’est-il à peine permis de parler d’amitié et de solidarité qui ont régné durant toutes ces années entre les élus des 10 communes formant l’ancien canton de Rieux Volvestre: une grande source de bonheur. Ses propos ont été essentiellement et résolument tournés vers l’avenir. Il voulait encore et toujours et pour une dernière fois publiquement, prouver à l’assistance présente que le Sivom des plaines et des coteaux du Volvestre ne risquait absolument rien pour son devenir.
Alors dans des propos, parfois difficilement compréhensibles pour les communs des mortels, il n’ a eu de cesse d’argumenter et argumenter encore en donnant des chiffres précis. Des documents prouvant ses dires étaient même posés sur le pupitre devant lui; La passion d’une Vie et l’Amour porté à ce Sivom dont il est le père créateur. Bénévole dans ses fonctions depuis le début, on ne pouvait que constater la dimension affective qui lit Adolphe Ruquet à cette collectivité pas tout à fait comme les autres.
Sans féliciter l’ensemble des services qui ont oeuvré pour la réussite du Sivom durant toutes ces années, il a préféré montrer du doigt les quelques agents qui ne jouent pas le jeu et mettent parfois, selon lui, la collectivité en difficulté. L’expression d’une certaine douleur qui conforte la dimension affective de cet homme dans l’exercice de ses fonctions.
Mais au fond peu importe le discours et son contenu. Si monsieur Ruquet n’est pas un grand orateur, il a été ce « faiseux » qui, au fil des ans, a construit un véritable joyau se nommant Sivom de Rieux Volvestre. Une œuvre colossale liée à la volonté de cet homme et à cette capacité à anticiper bien avant les autres le sens de l’histoire. A travers les applaudissements qui lui étaient destinés, l’assistance n’a voulu retenir que les nombreux succès oubliant les échecs qui n’ont à ce jour plus aucune importance.
Comme à son accoutumé, Adolphe Ruquet, qui fuit les honneurs et les mondanités, s’est éclipsé discrètement par une porte dérobée. Une page qui se tourne et l’impression que nous avons vécu, sans bien s’en rendre compte, un moment historique de la vie locale.