Les invisibles, ou autres réfugiés et migrants en Comminges – Le COMICO veut s’adresser aux élus !
Il y a quelques années déjà, des citoyens alertés par la situation cauchemardesque de personnes, de familles avec enfants vivant dans la rue en dehors du système de protection sociale, inclassables dans les cases des formulaires de l’administration française. Le COMICO (Collectif Migrants Comminges) en est désormais le porteur ici de ses sans voix, sans statut, sans existence légale. Son action se situe en partenariat avec le collectif national « 100 pour un toit » qui a lancé l’opération en 2020 pour trouver cent donateurs pour contribuer à verser une somme mensuelle pour soutenir cette action de solidarité. « D’une certaine façon notre collectif intervient sur les points de carence des institutions » déclare un intervenant indigné.
Le COMICO s’est réuni fin mars à Saint-Gaudens pour définir une stratégie de communication pour alerter les institutions sur la situation kafkaïenne de ces personnes vivant si mal sur notre territoire. Bien conscient de l’urgence dans le traitement de l’accueille des réfugiés ukrainiens, ils alertent également sur le risque d’oubli de cette population qui de facto vit ici et continuera à y vivre, mais comment vivent ils? Considérant la verticalité descendante de la sous-préfecture, les députés et les élus locaux sont considérés par le collectif comme les interlocuteurs privilégiés pour faire remonter dans les instances de l’Etat ce qui dorénavant constitue un phénomène de société. Dans ce sens une lettre adressée à l’encontre des élus est en projet.
La mise en relief du déficit de moyens, les obstacles : Le manque de logements, l’équation insoluble du « sans travail pas de papier, pas de papier pas de travail », la complexité administrative, le barrage de la langue, la liaison téléphonique avec le « faites le 1, faite le 2, etc ».., la difficulté à scolariser les enfants alors qu’il s’agit d’une obligation constitutionnelle, « Le seul lien qui relie cette population à la société française et contribue à une existence sociale de ces familles! » avancé dans les commentaires de la réunion.
Un témoignage pour illustrer la difficulté de vie de ce qui constitue dorénavant une nouvelle population : des situations personnelles évoquées durant la réunion.
Un jeune Bengladesh raconte : « Je suis allé à la préfecture pour renouveler mon titre de séjour obtenu par le travail. J’ai été informé par mail que mon dossier est bien arrivé, qu’on allait traiter mon affaire. Quand je vais chercher mon titre de séjour à la préfecture et on me dit que je n’ai pas envoyé les documents demandés. On m’a remis un récépissé avec l’injonction que si je n’ai pas les bons documents d’ici un mois je devrais repartir dans mon pays. », « Alors que nous avons passé six mois à l’aider à préparer son dossier ! », a précisé la personne témoignant. « Il pleurait au téléphone. Alors qu’il travaille depuis un an dans un restaurant ». Rajoute un membre du collectif.
Une lettre adressée aux députés et aux élus des Communautés de Communes est en préparation.