La nouvelle réglementation mise en place entre la gendarmerie et le plan d’eau a soulevé nombre d’interrogations et parfois d’incompréhensions tant celle-ci est contraignante pour les automobilistes. Petite République a cherché à comprendre.
C’est la commission voirie de la commune de Rieux qui a porté le projet qui fait débat. Entre la gendarmerie et le plan d’eau une nouvelle signalisation au sol réduit la chaussée utilisable par les véhicules à un seul couloir de roulement où l’on ne peut plus se croiser pour donner priorité à une bande cycliste située de part et d’autre de ce couloir. Par ailleurs des panneaux indiquant 30 km à l’heure limite la vitesse sur une très grande distance y compris après le rond point de l’Ephad où débute une zone non agglomérée ne présentant aucun danger particulier. Il est donc très compliqué pour ne pas dire quasi impossible de maintenir cette vitesse sur une telle distance surtout quand il n’y a peu ou aucune circulation.
Une volonté politique très compréhensible :
Contacté, Bernard Pons adjoint au maire et coordinateur du projet nous fait valoir des arguments qui sont parfaitement recevables et qui s’inscrivent dans l’air du temps :
« Le projet répond aux problématiques de division sociale et de forte prédominance du véhicule individuel. Il entend donc à la fois sécuriser les cheminements, réduire l’empreinte énergétique en favorisant les parcours doux et multimodaux. L’ensemble des administrés sont concernés par le projet, en particulier les familles. Le site est également touristique (8000 usagers/an sur la commune – PR, pistes VTT, chemins de randonnée qui se croisent sur le site boisé), le projet constitue donc un attrait touristique indéniable. L’objet est de diminuer les contraintes qui freinent l’usage du vélo. De favoriser le lien social et la sécurité. La circulation sur la départementale D627 (9000 véhicules jour) peut être rédhibitoire pour un usager occasionnel des cycles » A notre connaissance la population rivoise n’a pas été consultée pour ce projet et n’a pas fait l’objet d’un vote par le conseil municipal.
De la théorie à la pratique : Une application complexe
Si l’argumentation évoquée par la commission voirie ne peut soulever qu’une forme d’adhésion, son application par contre peut entrainer quelques remarques voire suggestions. Le plan d’eau est un « cul de sac » et la route qui y mène ne peut dons s’inscrire dans un système de boucle. Durant les périodes basses qui sont hors week-end et hors vacances scolaires, la réglementation mise en place n’a qu’une utilité contestable, le nombre de vélos utilisant cette route étant quasi nulle dans ces créneaux mais oblige quand même les véhicules à rouler à 30 km/h ce qui relève alors d’une quasi impossibilité surtout dans la zone non agglomérée. Imaginez un contrôle radar dans cette portion de route qui pourrait se traduire par un retrait immédiat du permis même roulant à une vitesse raisonnable ! (ex : 60km/h à la place de 30 km/h) Les panneaux mis en place expliquant le fonctionnement d’un tel dispositif ne sont pas compréhensibles par manque de visibilité et par ailleurs on ne peut lire en roulant les indications écrites marquées dessus étant écrites trop petites.
Alors que faire ?
Si l’objectif voulu par la commission voirie est digne d’un grand intérêt peut-être faudra-t-il imaginer une application pragmatique différente comme saisonnière par exemple et qui prendrait alors peut être tout son sens. D’autres solutions doivent certainement être dans le champ du possible pour mieux rendre efficace cette nouvelle réglementation qui, au départ, semble être une belle volonté politique.