L’association montréjeaulaise, Eth Ostau Comengés prépare activement la fête du solstice d’été 2022.
Du 3 au 25 juin, dans le cadre du festival Total festum, soutenu par la Région Occitanie, l’association va multiplier les actions auprès des écoles et des habitants du Comminges et de la Barousse, à l’occasion de la fête du solstice d’été.
Pourquoi Eth Ostau Comengés s’intéresse-t-il à cette tradition ?
« Nous voulons sauvegarder et revitaliser notre patrimoine culturel immatériel », indique Jean-Paul Ferré, président de l’association. « Celui-ci s’articule autour de notre langue, l’occitan, dans sa variété gasconne, et aussi de toutes les coutumes et savoir-faire de notre territoire. Parmi les fêtes traditionnelles, la célébration du solstice d’été est la fête collective la plus importante des Pyrénées. Dans 35 communes du Luchonnais et de la Barousse, elle est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. C’est une reconnaissance extrêmement prestigieuse. »
Concrètement, en quoi consiste le travail de l’association ?
Les membres recherchent des documents anciens. Ils recueillent des témoignages, prennent des photographies des hars et halhars (improprement appelés « brandons »). Ils conseillent les organisateurs et interviennent dans les écoles pour présenter leur exposition sur la Sent Joan. Ils animent des ateliers sur les sons primitifs qui accompagnent le feu et ils organisent des conférences en direction des habitants. « Depuis la reconnaissance par l’UNESCO, en 2015, nous avons constaté que certains organisateurs cherchaient davantage à copier les traditions d’autres territoires, voire à inventer de nouvelles pratiques « hors-sol », plutôt que de valoriser leur propre identité. C’est pourquoi nous avons choisi d’intervenir dans le Luchonnais et en Barousse, mais aussi dans les communes situées en dehors du périmètre UNESCO car leurs traditions sont tout autant dignes d’intérêt si elles sont correctement étudiées, comprises et relancées. »
Quel est le programme de l’édition 2022 ?
« Nous avons prévu plusieurs actions de proximité, à partir du 3 juin. Ce sera en fait un festival éclaté. Deux spécialistes du patrimoine culturel immatériel, Bernat Ménétrier et Mathieu Fauré, animeront six médiations en direction des scolaires et six conférences en direction des habitants. Elles seront suivies dans certains cas de concerts mettant en avant les instruments, les musiques et les chants des Pyrénées Gasconnes. »
Au mois de juin
Le 3 juin, ils donneront une conférence à Régades, suivie d’un concert avec le groupe vocal couserannais Votz de Balam. Le 10 juin, ils interviendront dans le Luchonnais, à l’école d’Oô dans la journée. Le soir, à Mayrègne, ils présenteront leur conférence, qui sera suivie d’un concert des Centaurées de Nistos et de l’embrasement du halhar.
Le 13 juin, ils seront dans les Frontignes, où ils rencontreront les écoliers de Saint-Pé-d’Ardet. Le 14 juin, ils se rendront au collège de Loures-Barousse pour rencontrer les collégiens qui étudient l’occitan. Le 17 juin, ils interviendront à l’école de Saléchan et en soirée, les habitants pourront assister à leur conférence qui sera suivie d’un concert du duo Bourry-Rouch (musiques et chants des Pyrénées). Le 18, ils seront à Montastruc-de-Salies, où ils interviendront aussi auprès des élèves du RPI de la vallée de l’Arbas. Le soir, ils présenteront leur conférence, juste avant la mise à feu du har. Le 20 juin, ils seront à Izaut-de-l’Hôtel : médiation scolaire la journée et à l’école, une conférence publique, suivie d’un concert du groupe Revelhet (chants et musiques des Pyrénées). Enfin, le 25 juin, une soirée spéciale Sent Joan, sera organisée à Cazaunous, en association avec la commune voisine d’Arguenos : atelier de manipulation de halhas, concert-bal avec le groupe Bouilleur de sons (musique occitane), juste avant l’embrasement du har.