Ce week-end du 13 au 15 mai, Le Fousseret fête le Bicentenaire de l’Abbé Sicard, reconnu pour son école publique pour » les sourds-muets », subventionnée par l’état et renommée dans le monde entier à la fin du 18ème siècle et début 19ème. Cette manifestation est atypique puisqu’elle est totalement accessible au public sourd et entendant (bi-langue français/LSF) grâce à des interprètes et des personnes sourdes qui signeront. Voici le programme complet de ces 3 jours :
L’abbé Sicard est né en Haute-Garonne et a vécu pendant ses trente premières années dans la « Province de Toulouse », comme la nommaient les Pères de la congrégation de la Doctrine chrétienne (ou Doctrinaires), chez qui il a fait ses études au collège, puis dans la congrégation. Il a fait ses études au collège de l’Esquile, puis son noviciat au collège Saint-Rome, chez ceux qui rivalisaient à l’époque avec les Jésuites dans le domaine de l’excellence pédagogique. Ses collègues d’étude n’ont rien moins été que le grand philosophe Pierre Laromiguière et le célèbre organisateur de l’enseignement en France, Joseph Lakanal.
L’abbé Sicard s’est investi dans la formation continue des adultes, au Lycée de Paris, où il a enseigné en 1790, puis au Lycée Républicain, en 1793, et à l’Athénée, en 1800. Il a aussi participé activement à l’École de la République. Il a assuré le cours de grammaire à l’École normale de l’An III (1795) pour les 1400 élèves choisis et envoyés à Paris par les départements pour ouvrir ensuite dans leurs départements des écoles normales d’instituteurs. Il a également assuré des cours à l’École centrale des Quatre-Nations, à Paris en 1796. C’est surtout son école publique pour « les sourds-muets », subventionnée par l’État, qui a fait sa renommée, d’abord à Bordeaux, de 1786 à 1789, puis à Paris, de 1790 à sa mort en 1822. Son école, renommée dans le monde entier, attirait de nombreux visiteurs étrangers. Cette école, que l’abbé Sicard a véritablement établie comme une institution nationale, a rayonné dans le monde entier, particulièrement en Russie, à partir de 1810, et en Amérique, à partir de 1816.
Au Fousseret, une statue a été érigée sur la promenade du Picon, à l’occasion du centenaire de son décès, en 1922. Une plaque est apposée sur sa maison natale et une rue porte son nom.
