16 apprentis en 1 ère année de CAP du CFA de St-Gaudens ont travaillé sur un projet proposé par Amélie Chaoui avec la collaboration de Mathieu Sourisseau, agriculteur et musicien et Mathieu Soudais agriculteur également et vidéaste qui a signé plusieurs documentaires sensibles qui donnent la parole à des adolescents. Leur projet ? Ils se sont intéressés aux sons invisibles… et ont présenté le fruit de leur travail, à l’auditorium de la médiathèque de St-Gaudens. Claire Dabos la coordinatrice du collectif qui a suivi ce parcours au fil des semaines était présente pour cette « avant-première ».
Ces jeunes ont ainsi produit deux pièces de musique concrète (+/- 10mn), relatant le parcours du lait, du pré au yaourt, valorisant des détails non perçus jusqu’alors ; une vidéos (+/- 10mn), retraçant la vision des apprentis impliqués dans ce projet et des textes de présentation (à écrire et/ou à dire) du projet. Le travail a révélé un paysage sonore varié: des bruits polluants ou musique? On est ainsi parti à découvrir et à s’essayer à des pratiques artistiques (musique et vidéo), redécouvrir son environnement professionnel, dompter sa peur de la culture et des lieux culturels, améliorer ses capacités d’expression-communication et sa confiance en soi (en modifiant sa perception de son environnement, modifier sa perception de soi-même), appréhender la complémentarité du son et de l’image…. Au départ du projet on s’est aussi inspiré de Millet ( photo des Glaneuses). Un vaste travail qui petit à petit a convaincu les participants qui ont compris que l’on pouvait valoriser l’univers professionnel des apprentis qui se sentent mal perçus notamment car pollueurs (sonore entre autres), faire la différence entre bruits et musique, aiguiser sa curiosité, s’essayer à la prise de son et au montage sonore, devenir pionnier dans un domaine musical méconnu et faire de l’expérimentation musicale un objet de curiosité et de fierté (contraste intéressant entre l’image vieillissante de l’agriculture et la modernité des procédés et genre musicaux). Concernant la partie vidéo il fallait arriver à comprendre les enjeux de la communication vidéo et devenir un téléspectateur critique grâce à une éducation à l’image (technique : travelling, interview, cadrage… et pédagogique : ce qui se voit à l’écran…Les jeunes posent des capteurs sonores ou utilisent des micros pour enregistrer des sons qu’ils montent eux-mêmes. Les sons sont enregistrés avec des interventions du formateur de PA : nourrissage, manipulations, contention, traite, relation avec l’animal, consignes de sécurité etc. Parmi les sons sur la panse de la brebis qui rumine, le piquet de clôture percuté par l’animal ou l’homme, les sabots , le tank à lait, la circulation du lait dans les tuyaux, la cuve, l’aspiration et des sons à rechercher dans toutes les étapes de la transformation également et retraçant un « parcours du lait »….rien n’est laissé au hasard!
Les vidéos, les textes rédigés en légende sont affichés ou dits par les apprentis. Ces productions seront valorisées ultérieurement lors d’évènements agricoles mais aussi lors de la fête de l’image de Toulouse (juillet 2022) voire lors de projections cinéma local etc…