Fraîche et pimpante dans son fauteuil, entourée de sa famille et des habitants de Charlas, Geneviève Chinchole est la reine de la journée, ce vendredi 27 mai. En effet elle souffle ses 100 bougies, dans la salle des fêtes où la municipalité lui a préparé un anniversaire exceptionnel. Avec un petit décalage en raison des contraintes de déplacement de la famille.
Le maire Jean-Pierre Duclos a prononcé un discours d’hommage où l’émotion et les traits d’humour soulignaient la personnalité attachante de Geneviève. Retraçant les points forts de la vie de l’alerte centenaire, le maire a évoqué sa naissance le 29 mai 1922 à Paris, son enfance dans le Jura chez sa tante avec sa sœur Paulette, et son retour à Paris chez ses parents en 1932. A vingt ans elle connaît les affres de la guerre. L’atelier de confection dans lequel elle est couturière est réquisitionné par les Allemands, il faut désormais fabriquer des uniformes. Geneviève résiste à sa manière, en cousant les braguettes des pantalons !
Née Ory, Genevière épouse Lucien Chinchole, Aveyronnais, en 1950. Marie-France arrive en 52, puis Michel en 54. En 62 elle accueille Christian en nourrice. Mais en 1964, Geneviève se retrouve veuve et élève seule ses enfants. Elle travaille à Decazeville dans les bureaux des Invalides et Mutilés du travail, elle y rencontre Mr Soubiran, avec qui elle s’installe en 73 à Charlas. Puis le cercle de famille s’agrandit avec 3 petits-enfants, Nathalie, Myriam, Mickaël, et 7 arrière-petites-filles.
« Grâce au jardinage, à la lecture, aux films policiers, aux amis charlasiens et aux religieuses au chocolat, le temps s’est écoulé jusqu’à aujourd’hui. Plus que dans la recette secrète d’un élixir, les raisons de votre grand âge résident à mon sens dans votre force de caractère, votre joie de vivre, et avotre obstination à atteindre l’objectif fixé, vos cent ans ! »
Devant le mur de la salle où des dizaines de photos affichent les visages aimés et les bons moments de sa vie, Geneviève sourit tendrement à ces évocations. « Voyez-vous ces poupées de chiffon, confie-t-elle au micro de la Petite République en pointant une des photos, j’en ai fabriqué une pour la naissance de chaque fille de la famille… »
« L’hiver de la vie est une saison à savourer comme les autres, conclut le maire, c’est pourquoi après cette évocation des souvenirs d’une vie bien remplie, nous allons lever le verre à votre santé. » Et tous de trinquer autour du somptueux buffet préparé par Carmen et Michèle, du Nizors. S’emparant du micro, Geneviève tout simplement, prononce d’une voix claire : « Merci… je vous aime tous. »