De Boussens à Carbonne, le SIVOM des plaines et coteaux du Volvestre restaure la Garonne

A Carbonne, les travaux vont aussi soulager la berge en rive opposée
A Carbonne, les travaux vont aussi soulager la berge en rive opposée

Profitant des bas niveaux d’eau de la Garonne, et avant les crues de printemps, le SIVOM vient de réaliser une série de travaux dans le lit du fleuve à Mauran, Palaminy et Carbonne. Cette opération s’inscrit dans le cadre du Programme de gestion durable de la Garonne qui a su fédérer les 13 communes riveraines de Boussens à Carbonne, ainsi que les acteurs du fleuve, chasseurs, pêcheurs, association de protection de la nature, et les partenaires financiers qui sont l’Etat, l’Agence de l’eau Adour Garonne, la Région Midi Pyrénées Languedoc Roussillon et EDF. Après la réhabilitation des plans d’eau avec la création de cinq roselières en 2015, le programme se poursuit donc au pied des barrages avec la restauration du plancher de galets.

Un problème méconnu

En aval des plans d’eau, la Garonne souffre d’une disparition de ses galets qui constituaient autrefois son matelas protecteur. Un problème qui passe inaperçu mais qui impacte fortement le bon fonctionnement du fleuve et les usages associés. En effet, en absence de galets, la Garonne en crue va davantage creuser les berges et son lit, au risque de déchausser les ponts et déstabiliser les protections de berge. En s’enfonçant dans l’argile, la Garonne s’abaisse et sa nappe d’eau souterraine sous-jacente également, ce qui entraine l’assèchement des pompages et des zones humides riveraines au fleuve. Avec la disparition des galets, c’est aussi celle des précieuses bactéries et des algues responsables de l’auto-épuration du fleuve, ce qui entraine une baisse de la qualité des eaux. Les graviers sont aussi des frayères pour les truites et des habitats naturels pour les petites bêtes aquatiques et les plantes. Bref, c’est tout l écosystème qui est altéré.

Cette situation préoccupante résulte de décennies d’extraction de graviers directement dans le lit du fleuve (c’est aujourd’hui interdit) et du blocage par les barrages des apports naturels depuis l’amont. Ainsi, pour réhabiliter le Garonne, le SIVOM a entrepris de dévégétaliser et décompacter des bancs de galets pour mieux les répartir dans le lit du fleuve. C’est donc une série de travaux qui s’est déroulée tout le mois de février, confiée à l’entreprise Naudin.

Des travaux aux multiples intérêts

A Mauran, les travaux ont permis de libérer les galets, rouvrir le paysage et améliorer l’hydraulique du fleuve au niveau du pont départemental. « je connais la Garonne depuis mon enfance et autrefois on ne voyait pas de grands peupliers encombrer la Garonne. La situation actuelle n’est pas normale. Ce chantier était nécessaire et mériterait d’être étendu plus en aval » soulignait Daniel Corrège, le maire de Mauran. A Palaminy, les deux rives ont bénéficié de travaux. En rive gauche, c’est plus d’un hectare de galets qui ont été libérés. En prime, ces travaux limiteront aussi l’érosion sur la rive opposée où est installé le camping de Cazères. Plus en aval, c’est un chenal de crue qui a été rouvert en rive droite pour améliorer l’étalement des crues et réduire l’érosion au pied de la falaise qui soutient le village de Palaminy. « En complément, nous allons engager une expertise géotechnique pour agir sur les causes qui affectent directement le sommet de la falaise » commentait le maire de Palaminy, Christian Sensebé, très préoccupé par cette situation. A Carbonne, c’est juste en amont de la confluence avec l’Arize que le SIVOM est intervenu. Là aussi, les travaux ont permis d’enrichir le fleuve en galets tout en améliorant les écoulements du fleuve. « En rouvrant un chenal de crue et en dévégétalisant l’extrémité aval d’une île, nous diminuons aussi les phénomènes d’érosion le long de la rue Léo Lagrange au pied d’une dizaine de maisons » expliquait Paul Simon, en charge du Programme Garonne.

Bref, ce vaste chantier piloté par le SIVOM devrait satisfaire un grand nombre d’usagers et de riverains, tout en restaurant l’écologie du fleuve.

A noter qu’un suivi expérimental du chantier a été mis en œuvre par le SIVOM et ses partenaires. Des carrés de galets ont été peints sur les différents sites réhabilités afin de mesurer la capacité des crues à transporter ces galets. Le SIVOM vous remercie de respecter ces emplacements.

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