Cesaam est l’acronyme de « Citoyens et citoyennes pour l’écologie et la solidarité à et autour de Muret ».
Voici leur réaction après la réunion publique avec les technocrates de l’APIJ (agence publique pour l’immobilier de la justice) :
« Le fond du projet comme la méthode sont condamnables.
L’Etat doit porter l’intérêt général.
Comment peut-on soutenir, avec les connaissances actuelles sur les causes des désordres environnementaux et compte tenu d’une souveraineté alimentaire devenue cruciale, qu’il est envisageable de supprimer, « d’effacer » ces 17ha de terres cultivées et de bosquets dont l’utilité sociale et environnementale est avérée ?
Certes l’Etat est (défavorablement) connu pour son inaction climatique.
Il s’agirait là de climato-scepticisme ou plutôt de climato-cynisme !
Bétonner ces 17 ha, ce n’est pas ça qui va changer la face des choses, doit-on penser dans les salons ministériels.
Tout un logiciel périmé et rance à changer !
Par ailleurs, la politique carcérale n’a pas fait l’objet de débat lors de la dernière présidentielle (parmi tant d’autres débats stérilisés par cette campagne où il en est qui jugeaient inutile de débattre)
La méthode est elle-même très dérangeante et le mot est faible.
Nous avons vu à l’œuvre un bulldozer administratif qui, étape après étape, « bétonne » la procédure, annonce que la décision finale n’est pas prise mais a déjà lancé des expropriations !
- Le ministre de la Justice veut cette prison à cet endroit ? On va lui donner satisfaction.
- Au cours de l’enquête publique, le commissaire enquêteur a émis un avis défavorable pointant notamment la non-recherche de sites alternatifs (friches industrielles) ? On s’en moque.
- Les élus du Muretain sont opposés au projet ? On passera outre !
- Des collectifs et associations de Muret se sont constitués contre ce projet ? Ils finiront par se calmer.
- Les routes locales sont inadaptées aux flux futurs de circulation (personnel de la prison + familles de détenus + persona non grata), les infrastructures de traitement de l’eau sont largement sous-dimensionnées ? Il faudra s’adapter !
Les serviteurs zélés de l’Etat sont comme les avocats fiscalistes qui aident les milliardaires à ne pas payer d’impôts en toute légalité. Là il s’agit d’assurer que tous les éléments de la procédure sont cochés et qu’il n’y aura pas de recours possible.
C’est une faute morale, politique et intellectuelle où, sous les oripeaux du respect des règlements et procédures, se cache la violence d’un Etat central sourd aux arguments des citoyens et de leurs représentants locaux, englué dans une pensée qui date des 30 glorieuses.
C’et grave et conduira mécaniquement à d’autres violences.
C’est pourquoi nous réclamons le retrait de ce projet.
Equipe de Cesaam »