Les médecins et la Maison de Santé Pluriprofessionnelle à Aspet – mercredi 16 novembre
Entretien avec François Arcangelli Président de la Communauté Cagir-Garonne-Salat
La maison de santé à Aspet, c’est retour du dispensaire ?« La plupart des centres de santé sont en train de se créer, alors que nous avions un an de fonctionnement avec des médecins salariés. Dans le cadre du GIP* (Le Groupement d’intérêt public), la Région et les collectivités membres La Communauté de Communes CGS furent les membres fondateurs du centre de santé le plus avancé. On peut discuter sur le fait que l’on mette les pieds dans un domaine qui relevait de l’activité libérale, mais c’est l’esprit du dispensaire d’une certaine époque ».
« On abandonne la médecine libérale et on rend service à la population. Nous avons eu en même temps le départ à la retraite du Docteur J.R Dugast, le Docteur S.Albani en longue maladie. Le Docteur Galy se retrouvant seule au cabinet médical, il n’y avait plus possibilité de répondre à la demande de consultation. Nous sommes allés à la rencontre de jeunes médecins, avec l’objectif de les salarier. En conséquence le Docteur M.Galy a été également salariée. Ce qu’il faut comprendre dorénavant, c’est que le financement vient en partie des impôts ».
La question des urgences : « Soit la personne est en capacité de se déplacer ou de se faire accompagner aux Urgences à Saint-Gaudens, ou alors il faut appeler les pompiers. La seule porte d’entrée c’est le « 18 ». Il y a des médecins de garde, un médecin pour le Comminges. Dorénavant lorsqu’une personne va consulter, ce n’est plus chez le docteur attitré, le médecin de famille, le patient va se faire consulter à la Maison de santé. A l’échelle de la Communauté de Commune, il y aurait un appel par nuit. Ce serait une charge d’heures supplémentaires insoutenables pour le budget public. On ne va pas aux urgences quand on est malade, c’est le rôle du médecin de garde. Il y a le recours à la téléconsultation dans certains cas. Pour les personnes qui ont des difficultés avec l’outil numérique, il y a ici le recours au dispositif de France-service. Tout le monde ne peut venir à Mane, c’est le rôle d’un soutien au niveau des communes pour accompagner les personnes dans leurs démarches. La place du numérique est devenue incontournable dans la vie des gens ».
La question de la difficulté de prises de rendez vous avec un médecin a provoqué un débat très animé lors de la consultation citoyenne à Aspet organisée par le CODEV CGS: «Le fait du transfert de la prise en charge par la Communauté de Commune au GIP* a entrainé une baisse de salaire, et un mécontentement des médecins avec une réaction d’obstruction aux prises de rendez vous. Après explication tout est rentré dans l’ordre. Le malentendu vient de la différence de culture professionnelle entre le médecin libéral et celui de médecin salarié. Aujourd’hui il y a cinq médecins au lieu de trois avant. Mais avant ils travaillaient avec la pression propre à l’activité libérale au-delà des horaires des salariés.
A l’assemblée nationale il se discute la question de l’obligation pour les jeunes médecins d’entamer leur activité dans les territoires désertifiés au plan médical. La source du mal, c’est d’avoir baissé le « numerus clausus ». Que l’Etat demande aux jeunes médecins de venir s’installer en zone rurale, c’est normal. Ils ont bénéficié d’une formation durant sept années ou plus rétribuée par les fonds publics. Leur demander pendant deux ou trois ans de venir exercer dans des zones en déficit médical est la moindre des choses. Dans le meilleur des cas, découvrant le territoire, ils peuvent avoir envie de s’y établir définitivement ».
L’agrandissement de la maison de santé : « Là où il y avait un médecin, il en faut deux. Aujourd’hui, il y a cinq médecins à la maison de santé, alors qu’auparavant il y en avait trois. A terme il aura six médecins sur Aspet »
Concernant le départ des dentistes à Aspet ? « Nous cherchons, mais il est probable qu’il n’y ait plus de dentiste à Aspet. Toutefois, s’il advenait une candidature, nous aiderons son installation ».
* (GIP) permet à des partenaires publics et privés de mettre en commun des moyens pour la mise en œuvre de missions d’intérêt général.