Le débat télévisé de hier soir a permis de rentrer dans le vif sujet concernant la vision de la France des candidats. On était toutefois mal à l’aise d’en voir certains tenter de faire oublier, par le fond des sujets traités, la problématique que pose leur candidature.
Au delà des personnes et des idées soutenues légitiment par François Fillon et Marine Le Pen, se pose toujours la question : Et alors ? (Interrogation devenue culte depuis l’affaire des costards de monsieur et de son pull en cachemire à 4500 euros). Admettons, en toute hypothèse bien sur, que François Fillon ou Marine Le Pen deviennent président de la République, chose qui n’est pas du tout insensée. La fonction les rendrait garant des institutions de la Nation et c’est là que le bât blesse. Mis en examen ou refusant de l’être, quelle crédibilité pourraient-ils avoir en accédant à la plus haute fonction ? Après les critiques virulentes et les pieds de nez faits à la police et à la justice, comment ces deux candidats vont-ils incarner la sérénité de la séparation des pouvoirs. On est en droit de se poser la question.
Puis viendra le temps de demander des efforts aux français pour que la France aille mieux ! Aille mieux pour qui d’ailleurs, la question est légitime. Est-ce ceux qui font les efforts qui voient leur condition s’améliorer ou est-ce ceux qui demandent les efforts qui voient leur condition s’améliorer encore et toujours au détriment de ceux qui les font ?
Travailler toujours plus longtemps en se serrant toujours plus la ceinture pour qu’une certaine France aille mieux ! Pourquoi pas mais les candidats devront bien nous expliquer le pourquoi et le comment si on ne veut pas que les choses explosent.
La V° République, conçue tout spécialement pour le Général de Gaulle avec un régime présidentiel où l’assemblée nationale n’était qu’une chambre d’enregistrement, ne fonctionne plus. Les temps ont changé et l’homme providentiel n’existe plus. En transformant le septennat en quinquennat, avec la conséquence que les campagnes électorales deviennent permanentes, puis en créant le système des primaires, on a tué un système à bout de souffle. Histoire d’achever définitivement nos institutions, nombre de politiques se sont rendus coupables de déviance inacceptable. La force d’habitude devient détestable et l’on considère comme un droit des privilèges d’un autre temps que l’on s’est voté en catimini. Un petit avantage par ci, un petit avantage par là, pas vu pas pris et vogue la galère. Et bien non! Le peuple dit maintenant non. Que nos politiques ne disent pas sur les plateaux télé comme à la fin de chaque élection où l’abstention augmente sans arrêt et que le vote FN continue de progresser : « On vous a compris, on va changer les choses », puis, courbant le dos, attendre tranquillement que les choses se calment. Ce qui a changé c’est que les choses ne se calmeront plus et les exigences de transparence sont devenues permanentes. Maintenant c’est terminé!