Le Festival Passa-Pòrt ou Saint-Gaudens à l’heure occitane – Un bilan très positif

Le Festival Passa-Pòrts, bien plus qu’un grand bal trad’ – Saint Gaudens à l’heure occitane

La 18e édition du festival Passa-Pòrts a eu lieu du 27 mars au 2 avril à Saint-Gaudens pour la deuxième année consécutive. Cette année, cette édition du Festival a une résonance particulière, après la signature l’an dernier en Comminges de « La Charte des Droits Culturels de la Personne »  par les Présidents des Communauté de Commune. Cette signature acte d’une certaine façon la fin de la honte d’être paysan « Era vergonha d’èster paysan», la honte de parler patois (l’occitan de Gascogne), la honte de l’accent stigmatisé comme un statut d’infériorité ; un exemple parmi d’autres : le commentaire de Jean-Luc Mélanchon, irrité par l’accent d’une journaliste toulousaine.

Rencontre avec Jean-Paul Ferré, le président d’Eth Ostau Comengés, l’association organisatrice.

PR : Quel bilan dressez-vous de cette nouvelle édition de Passa-Pòrts à Saint-Gaudens ?

JPF : Nous sommes heureux et fiers d’avoir pu organiser ce festival occitan au cœur de la capitale du Comminges. Nous sommes très satisfaits d’avoir travaillé avec des partenaires publics (la commune, la communauté de communes) comme privés, au premier rang desquels le cinéma Le Régent et la librairie L’Indépendante, mais aussi des établissements scolaires, des associations culturelles… Nous avons aussi touché un public nombreux, au sein duquel toutes les générations étaient représentées et nous sommes ravis d’avoir pu rassembler sur ce festival des Occitans de souche ou d’adoption, des personnes qui parlent la langue d’oc un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout.

PR : Comme en 2022, la programmation était riche et variée.

JPF : Quand on pense à un festival occitan, on pense en premier lieu à la musique, à la danse et au chant. Ce sont des composantes essentielles de Passa-Pòrts. Cependant, notre festival est bien plus qu’un grand bal trad’. Nous avons proposé des conférences, une exposition, une balade pour découvrir le patrimoine saint-gaudinnois, des projections, une cantada… Nombreux sont ceux qui chantent aujourd’hui en occitan, dans des groupes, des ateliers ou de façon spontanée autour d’un verre. Actuellement, la langue occitane semble être plus chantée que parlée. C’est pourquoi nous avons aménagé dans notre programmation des moments où l’on conte, où l’on parle, où l’on lit, où l’on écoute.

PR : Quels sont les objectifs de votre association pour le restant de l’année ?

JPF : Nous allons organiser un second festival, dans le cadre de Total Festum et sur le thème de la fête du solstice d’été. Ce sera un festival éclaté en divers lieux du Comminges, avec aussi des incursions chez nos voisins des Hautes-Pyrénées et du Couserans. Du 26 mai au 30 juin, nous organiserons des médiations en direction des scolaires sur le thème de la Saint-Jean et des sons primitifs qui l’accompagnent, ainsi qu’une série de conférences musicales. En parallèle, nous pousuivons notre travail de recherche en réalisant des enquêtes de terrain auprès des locuteurs de l’occitan, pour recueillir des connaissances, des savoir-faire et la langue du pays… pour mieux la transmettre aux jeunes générations.

 

 

Mots-clés :

Articles en relation :