Ce 1er mai à Saint Gaudens a respecté la tradition séculaire qui en a fait un jour de fêtes, la fête du travail et des travailleurs et la fête du muguet. Avec une tonalité spécifique, puisque ce fut aussi la douzième journée de manifestations qui perdurent et qui s’installent peut-être durablement dans le pays.
Une douzième journée de manifestations contre la réforme des retraites qui a vu le flux des manifestants se maintenir à un niveau qui est resté élevé ce lundi, dernière journée d’un week-end prolongé.
La police a compté 1700 manifestants, les manifestants se sont comptés plus de 3000, et, pour être précis, 3067 selon le chiffre annoncé par les syndicats en fin de manifestation.
Dans le cortège, les mêmes drapeaux ont continué à être présents, les drapeaux habituels des représentants de l’intersyndicale, et aussi du PCF, aux cotés desquels de nouveaux oriflammes sont apparus, aux couleurs de La France Insoumise et d’Amnesty International.
«Mes camarades, le retrait de la réforme des retraites, c’est la bataille que nous devons gagner» a déclaré la représentante de la CGT en commençant son intervention. Elle a poursuivi: «nous allons la reprendre, notre retraite à 60 ans, nous ne lâchons rien!».
Le mécontentement social ne se circonscrit pas à cette seule réforme, comme si cette opposition n’était que la partie visible d’un agrégat de colères, plus souterraines mais pas moins prégnantes, «nous allons chercher plus que le retrait de la réforme (…) Le patronat pleure que les charges sont trop lourdes (…) Ce ne sont pas des charges. Ce sont des cotisations sociales ! C’est l’argent de notre travail qu’ils sont censés nous redistribuer (…) Créons des cotisations sociales sur l’argent des dividendes, oui à l’égalité des salaires, non à la fraude et à l’optimisation fiscale (…) Nous devons continuer le mouvement, l’amplifier». Quand le pouvoir d’achat s’effrite, quand les services publics se délitent…
Pour la CFDT, «nous devons continuer à dire encore haut et fort notre opposition aux 64 ans et réaffirmer qu’un autre monde du travail est possible». Elle a terminé son message par un appel à «la solidarité internationale» avec «une pensée pour tous les peuples qui sont opprimés ou souffrent de la guerre», parce qu’un «1er mai sans la solidarité internationale ne serait pas un 1er mai».
Le représentant FO: «Les français ne veulent pas de cette réforme (des retraites). Il est important aujourd’hui de remettre les choses à plat. Il faut un vrai débat, un vrai dialogue, faire une pause sur cette réforme, et ainsi on va pouvoir construire autre chose».
La représentante de l’Union syndicale Solidaires: «Nous vivons un mouvement historique de par sa nature unitaire. Ce gouvernement ne gagnera pas, nous ne lâcherons rien. Ce rapport de force est dans notre corps social».
Les syndicats, chacun avec leur vision propre, surmontent leurs divergences sensibles dans la conviction supérieure que la force du mouvement social actuel réside dans l’unité de leur front commun, face à un gouvernement en déficit de confiance populaire.