Ce mardi 25 avril, 5 prévenus ont du répondre de leurs agissements délictueux en comparution immédiate dans le cadre de quatre dossiers différents.
Deux prévenus étaient poursuivis dans une même affaire qui conjuguait vol par effraction, dégradation d’un bien appartenant à autrui et délit routier. Deux autres affaires ont concerné chacune un individu, l’un pour violence sur conjoint avec usage d’une arme, l’autre pour les mêmes motifs de poursuite auxquels s’ajoutaient menaces de mort et détérioration d’un bien appartenant à autrui.
Un cinquième individu a été jugé pour un délit routier en récidive, conduite sans permis et sous stupéfiants, doublé d’un «refus d’obtempérer exposant autrui à un risque de mort ou d’infirmité permanente».
Un délinquant routier sans permis, récidiviste et dangereux pour autrui
Ce vendredi 21 avril à Saint Gaudens, une patrouille de police a voulu stopper un véhicule qui a d’abord ralenti, avant d’accélérer pour s’engager à vive allure dans plusieurs rues, dont l’une à contre sens, doublant des automobiles sur la droite, obligeant un dame qui poussait un landau à reculer, et refusant la priorité à une personne handicapée en fauteuil roulant, déjà engagée sur la chaussée.
Les policiers ont interpellé le conducteur après l’avoir délogé du parking d’un hôtel dans lequel il s’était réfugié pour se cacher.
Il s’agissait d’un homme de 45 ans, déjà condamné par le même tribunal de Saint Gaudens, durant le même mois d’avril de l’année précédente 2022 pour conduite sans permis et sous stupéfiants. Et déjà convoqué pour se présenter à nouveau devant la justice, le 9 mai de cette année 2023, pour encore les mêmes faits datant de février 2023.
Ce vendredi 25 avril, la patouille de police a constaté que l’individu n’avait plus de points sur son permis, et les tests salivaires ont révélé qu’il était encore sous l’emprise de stupéfiants… Il a reconnu les faits, et déclaré qu’il fumait deux joints tous les soirs pour se calmer avant de dormir.
Au président du tribunal qui lui demande depuis quand il n’a plus de points sur le permis, après être évasif, il finit par concéder du bout des lèvres «2007». Il a déclaré se faire habituellement conduire, mais ce vendredi 25 avril il avait pris la voiture pour aller chercher sa femme chez le coiffeur…
Un prévenu aux réponses extravagantes
Au président qui lui demande ce qu’il faut faire pour qu’il arrête de fumer (des joints), le prévenu, qui a toujours été surpris au volant sous l’emprise de stupéfiants depuis des mois, répond: «les quatre jours que je viens de passer en prison m’ont fait réfléchir, j’ai arrêté de fumer». «J’ai arrêté de fumer» a-t-il répété au président qui s’est étonné «depuis quatre jours…Comme par magie, la prison vous a aidé à dormir sans stupéfiants…On a bien noté que ça vous a aidé la prison!».
Le président lui demande ensuite «pourquoi ne pas vous être arrêté quand les policiers vous ont fait signe de vous garer?», le personnage à la quarantaine bien sonnée avance «j’ai eu peur parce que c’était des CRS. Les policiers sont compréhensifs, mais les CRS me font peur».
Le président s’enquiert de son comportement à risques face à la dame à la poussette de bébé et à l’homme en fauteuil roulant. Il ne les a pas vus, mais il ajoute «ça ne doit pas se faire, j’ai fait des bêtises». Une concession qui n’a pas l’heur de plaire au président qui rétorque vivement «ce ne sont pas des bêtises! Vous avez déjà été prévenu, vous êtes déjà suivi dans le cadre d’un sursis probatoire pour ne pas conduire, ne pas fumer, vous avez une obligation de soins, mais tout cela n’a pas servi à grand-chose».
Pour le procureur la situation est claire, d’autant que le juge d’application des peines a récemment reçu l’impétrant pour un rappel d’obligations dans le cadre du sursis probatoire dont il doit respecter les obligations.
L’avocate et le prévenu réduits à invoquer la situation familiale en guise d’ultime recours
Pour l’avocate commise d’office, le prévenu n’a «aucune excuse; il dit qu’il réalise, il faut l’espérer. Pourquoi ne pas le croire ? Il faut le croire (…) C’est à ses deux enfants à charge qui ont perdu leur mère il y a deux ans qu’il faut penser». L’avocate demande à ce que le tribunal prenne en compte la situation familiale du prévenu dont les deux enfants sont présents dans la salle aux cotés de leur mère adoptive et épouse du prévenu.
«Qu’avez-vous à dire?» demande le président au prévenu, «j’ai vraiment compris, répond-il, c’est très dur pour mes enfants qui ont perdu leur mère décédée».
Treize mois de prison ferme avec incarcération immédiate
Le tribunal a tranché. Le prévenu, reconnu coupable, a été condamné à dix mois de prison ferme avec maintien en détention. Le sursis probatoire dont il a bénéficié lors d’une précédente affaire a été révoqué, ce qui lui a valu au total 13 mois de prison ferme, avec incarcération immédiate.