La conférence donnée il y a quelques temps de cela par Grégory Chanfreau à la médiathèque de Saint Gaudens s’inscrivait dans le cheminement au long cours d’un défricheur d’histoire antique en quête des racines gauloises du patrimoine français et plus spécifiquement commingeois.
«Je vais tordre le cou à une idée préconçue» a commencé Grégory Chanfreau en lançant sa conférence sur «Les racines gauloises du Comminges», pour affirmer le passé gaulois quelquefois contesté d’un territoire qui fut autrefois occupé par les convènes, du nom des habitants bel et bien gaulois dont le nom est à la racine de Comminges.
Des vestiges toujours visibles de la civilisation gauloise
Grégory Chanfreau a évoqué les traces encore visibles de cette civilisation originelle, partout en France et en Comminges. Ainsi, Le «Mont-Leherenn du nom du dieu protecteur de la tribu» (la colline du Houcheton à Ardiège) sur lequel ont été trouvés, entre autres, des vestiges d’autels druidiques et ceux d’une vingtaine d’autels votifs (gallo-romains) dont un bloc est même inséré dans le mur de l’église au cœur du village! Le même constat a été fait sur les murs de l’église de St-Aventin, au pied du col de Peyresourde, avec des vestiges d’autels consacrés au dieu Abellion, le dieu soleil pyrénéen qui a donné son nom au village d’Aulon.
Grégory Chanfreau a présenté des photos de vestiges retrouvés sur Le bout du Puy à Valentine, à Saint Martory (restes d’un oppidum), à Seilhan (le sanctuaire de Basearte, le dieu sauvage des forêts, qui a donné Bazert, le nom actuel du lieu-dit), à Montsérié (restes d’Oppidum et d’un sanctuaire consacré au dieu Ergé, le dieu du tonnerre qui a lui aussi donné son nom au village)…
Une culture gauloise enracinée dans les mots et les noms d’aujourd’hui
«Nous avons beaucoup de noms dont l’origine est gauloise et nous ne le savons pas» souligne Grégory Chanfreau.
Il en est ainsi avec ces tribus de l’époque pré-romaines, les Ausques (Auch), les Cadurques (Cahors), les Ruthènes (Rodez avec ses habitants les ruthénois), les Arvernes (Auvergne), les Pictons (Poitou), les Parisii (Paris)…
En Comminges, le dieu des sources Ilixo a donné son nom à Luchon, le dieu Sexarbor a donné Arbas, le nom du dieu ours Artahe est enraciné dans Ardet de St Pé d’Ardet, et tant d’autres…
Grégory Chanfreau a aussi présenté des éléments relatifs aux pratiques sociales, religieuses, agricoles, alimentaires de cette époque gauloise pré-romaine. Il a surtout révélé la vitalité d’une civilisation qui continue d’imbiber quotidiennement le terreau culturel commingeois à l’insu des habitants. Un sujet sur lequel «on apprend, encore et encore, toujours», dit-il, surtout quand on l’écoute présenter le résultat de sa quête passionnée des racines gauloises. Il est allé jusqu’à réécrire la guerre des gaules avec les yeux d’un roi convène sorti de son imagination, dans «Le Silence des Carnyx», un roman historique truffé de références à la culture gauloise.