Lundi 18 décembre, au cinéma associatif les Variétés, était projeté le film Après la crue en référence à la crue de juin 2013.
De nombreux élus et la population concernée dans la salle
Encore une belle programmation dans le cadre de ciné-paroles. Le public est venu en nombre assister à la projection gratuite d’Après la crue, un film écrit par Anne Peltier, enseignante-chercheuse, en collaboration avec Jean-Marc Antoine, enseignant-chercheur et réalisé par Claire Sarazin. Tous trois étaient présents et purent répondre aux nombreuses questions à la fin de la projection. Régis Martinet, directeur du SGMA (Syndicat mixte Garonne amont), intervenait également.
Le film relate les conséquences et non les causes de la crue
De nombreux élus étaient dans la salle ainsi que la population concernée par ces crues de la Garonne.
Cinq ans après la crue exceptionnelle de 2013 dans les Pyrénées centrales, des enseignants-chercheurs du laboratoire GEODE sont allés recueillir la parole des habitants et des acteurs locaux pour mieux connaître la période de l’après-crue.
Ils ont choisi deux vallées particulièrement touchées par la catastrophe :
• Vallée du Bastan (Hautes-Pyrénées) : Barèges, Luz-Saint-Sauveur
• Haute vallée de la Garonne (Haute-Garonne) : Fos, Saint-Béat.
Une métropole toulousaine trop attractive, un Comminges oublié
Comme le soulignent les deux chercheurs, le film relate les conséquences de la crue mais pas ses causes. Cette catastrophe a entraîné un traumatisme de la population. Il y a eu des différences de gestion dans les deux départements concernés lors de cette après crue. Différence de gestion tout d’abord politique : le syndicat mixte était prêt dans Les Hautes-Pyrénées, pas en Haute-Garonne. Le département des Hautes-Pyrénées est majoritairement un département rural et montagnard qui vit énormément du tourisme. Il fallait donc aller vite pour la reconstruction, bien que les dégâts soient nettement plus importants. En Haute-Garonne, l’attractivité de Toulouse est telle que le Comminges semble oublié. Comme le souligne Jean-Marc Antoine, lors de la crue de 2022, on a surtout vu les jardins toulousains inondés plutôt que le reste du département…
Des barrages « transparents »
Dans le public, beaucoup sont septiques sur le rôle du barrage du plan d’Arem, alors que les intervenants soutiennent que les barrages sont « transparents ».
Un spectateur indique que du côté espagnol, des décisions ont été prises très rapidement. La réponse est qu’en Espagne, une seule structure gère tout contre quatre ou cinq en France. Toutefois, les Espagnols ont été condamnés car certains travaux réalisés ne sont pas conformes.
Se préparer individuellement
Certains posent la question, à qui l’entretien de la Garonne incombe-t-il ? A l’Etat répond Régis Martinet. On se plaint aussi que le dragage des rivières n’est pas réalisé, que les embâcles ne sont pas sortis du fleuve. Deux réponses, s’il y a des dragages, l’eau va couler plus vite. Concernant les embâcles, une fois encore c’est à l’Etat de le faire, mais les moyens mis en œuvre ne sont pas suffisants. Et la gestion des rivières ne se fait pas au niveau d’un village mais à celui du bassin versant.
Pour prévenir les habitants lors des crues, des systèmes d’alertes sont en place. Chaque commune a son PCS (Plan communal de sauvegarde). Il est demandé aux habitants concernés par ces crues de s’équiper de batardeaux et de se préparer individuellement.
Actuellement on fait contre et pas avec la nature. Et quoiqu’on fasse, il y aura toujours des endroits qui seront inondables.