Philippe Martinez est né en 1981 à Saint-Gaudens, il est musicien professionnel dans plusieurs formations et donne des cours de guitare acoustique et électrique à Boulogne et Clarac, au sein de l’école de musique ADAC (Association pour le Développement des Arts en Comminges). Ce jeune artiste raconte l’histoire d’une passion dont il a fait son métier.
Tout en égrenant des broderies de notes en sourdine sur le manche de sa Fender, Philippe se remémore son premier contact avec son instrument de prédilection. « Ma famille n’est pas une famille de musiciens, et quand mon grand frère a commencé la guitare, j’avais à peine 13 ans. Aussitôt ça m’a vraiment donné envie d’en jouer moi aussi, je me suis dit voilà, c’est ça que je veux faire ! J’étais très branché rock avec les groupes des années 80 et 90, ACDC, Guns and Roses, Van Halen, et d’autres, puis Genesis, Pink Floyd, Peter Gabriel, Led Zep etc. J’ai travaillé en autodidacte, j’achetais des magazines et des méthodes pour apprendre à jouer les tablatures de mes morceaux préférés. Étudier seul un instrument a des avantages mais aussi des inconvénients et j’ai mis du temps à gommer quelques mauvaises habitudes (rires). Mais ça m’a donné une oreille exercée et une mémoire auditive efficace, dès que je sais un morceau je ne l’oublie jamais. »
La virtuosité incroyable de Philippe vient d’abord de son talent inné mais aussi d’une volonté de travail et de perfectionnement, qui l’a accompagné et l’accompagne encore. « Je voulais jouer des morceaux qui exigent ce savoir-faire, ça m’a obligé en quelque sorte à toujours essayer de m’améliorer et d’aller plus loin. » Dans cette veine, Philippe suit actuellement des formations en ligne, notamment pour peaufiner ses connaissances sur la théorie du jazz et l’ensemble des outils et des concepts de l’enseignement de ce genre musical.
Quand avez-vous décidé d’en faire un métier ?
« Déjà je ne savais pas que c’était un métier ! Au début je pensais juste en faire un hobby et je n’imaginais pas que je pourrai en vivre. J’ai compris que la musique ferait partie de ma vie au lycée, à Gourdan-Polignan, où j’ai rencontré mon meilleur copain, lui aussi guitariste. Ensemble, on s’essayait à des musiques toujours plus virtuoses, pour aller plus haut, pour l’émulation et le plaisir. Avec son frère à la batterie, on a formé un petit groupe, on répétait dans le garage des reprises de nos idoles. Jouer en groupe c’est une étape incroyable, une sorte de passage initiatique, c’était génial. On apprend beaucoup, notamment à écouter, s’ouvrir aux autres, à ne pas se centrer sur soi et son propre jeu, c’est très formateur. On a participé à des tremplins sur Toulouse, sorte de concours pour les jeunes musiciens, et là on a vécu l’expérience marquante de jouer devant un public ! J’ai exercé plusieurs métiers après mes études mais la musique a toujours été omniprésente, je ne l’aurais lâchée pour rien au monde. J’avais toujours en moi le projet de devenir professionnel.
En 2008, avec trois collègues du Casino de Barbazan où je travaillais à l’époque, on a monté une petite formation, Tribute to Pink Floyd. Elle continue d’exister, avec d’autres musiciens, on est maintenant sept à jouer les tubes de ce groupe mythique, avec un bonheur toujours renouvelé.
« En 2018 j’ai quitté le casino pour tenter l’aventure et vivre enfin de ma musique. C’était une période charnière dans ma vie où beaucoup de choses changeaient, c’était donc le moment parfait pour sauter le pas. Je me suis dit que si je n’essayais pas maintenant, j’aurais des regrets. Dans un premier temps j’ai diversifié mes projets, préparé mon statut d’intermittent du spectacle en enchaînant les concerts, et voilà, c’était parti.»
Comment avez-vous intégré l’école ADAC ?
« Par l’intermédiaire d’un copain commun, en 2019, j’ai su que l’école recherchait un professeur de guitare, j’ai postulé, moi l’autodidacte n’ayant jamais pris de cours. Une fois engagé, et bien que me sentant au début peu légitime dans le rôle d’enseignant, je me suis rendu compte que c’était une mission qui m’allait bien. En fait mon expérience personnelle m’aide à adapter ma méthode pédagogique en fonction de l’élève, de ses capacités, de ses desiderata, de son niveau, etc. Les bases d’apprentissage de l’instrument sont les mêmes pour tous mais chaque élève nécessite un programme particulier, selon sa personnalité, débutant ou confirmé. Du travail et de la rigueur certes, mais surtout du plaisir à apprendre, à progresser. J’encourage tout le monde à pousser la porte des écoles de musique comme l’ADAC, c’est un outil formidable pour développer le goût artistique à travers la pratique ludique d’un instrument quel qu’il soit, accordéon, trompette, batterie etc.
Pour conclure, je peux dire que j’ai réussi ma transition, je suis un musicien heureux de vivre de ma passion. Si en plus je peux transmettre le goût de la musique et de la pratique de la guitare, c’est un bonheur de plus, qui n’a pas de prix. »
Pour contacter l’école ADAC, qui a des antennes à Boulogne, Clarac, Montréjeau, Larroque et Saint-Bertrand de Comminges : 06 81 56 91 48.