La salle des associations de Boulogne était pleine à craquer mercredi soir 15 mai, les agriculteurs s’y sont réunis à l’invitation de Jérôme Bayle, éleveur de vaches Limousine à Montesquieu-Volvestre. Au terme d’un homérique blocage de l’A64 à Carbonne, le chef de file du mouvement des agriculteurs en colère avait fait plier le gouvernement, obtenant avec le soutien de centaines de militants, certaines avancées pour la profession. A ses côtés, ses deux lieutenants historiques, chevilles ouvrières de la contestation, Bertrand Loup, exploitant à Boulogne et président de l’unité de méthanisation Méthaboul’, et Joël Tournier, éleveur céréalier à Marignac.
Le but de la réunion était de présenter leur association, les Ultras de l’A64, présidée par Jérôme Bayle, qui structure le mouvement et constitue un outil indispensable pour être consulté, mener des actions et poursuivre les combats.
« Nous avons vécu pendant 9 jour sur l’autoroute une aventure humaine exceptionnelle qui restera dans les mémoires, témoigne Jérôme Bayle. Nous avons réveillé le monde agricole, et l’association nous permet, face aux instances officielles responsables en agriculture, d’être une entité vigilante. On est là pour les féliciter s’ils agissent bien ou les rappeler à l’ordre dans le cas contraire. » Une véritable sentinelle hors syndicats et partis politiques, pour rassembler et fédérer.
Les 12 membres du bureau ont créé des commissions sur 5 thèmes principaux, élevage, grandes cultures, irrigation, énergies renouvelables, installation-transition. « On a besoin de vous sur le terrain pour faire remonter les informations par secteurs. Sans pouvoir tout solutionner, on aidera ceux qui ont des difficultés, problèmes bancaires, administratifs, etc., on pourra taper aux bonnes portes. La mobilisation de tous est indispensable, il faut tenir la barre, notre avenir est dans nos mains. » Déjà forte de plusieurs centaines d’adhérents, l’association a besoin d’un maximum d’adhérents, « être nombreux est une force. »
« Ce coup de sang contestataire serait à refaire, martèle Jérôme Bayle, je le referai, car au-delà des avancées obtenues, l’entraide et la solidarité mises en place depuis entre nous, ça valait vraiment le coup. » L’aventure continue.