L’agrivoltaïsme en discussion à la foire bio d’Arbas

En mai, la foire bio et terroir d’Arbas est un rendez-vous incontournable du printemps en Comminges. Cette année, elle mettait en lumière le thème des déchets : comment les recycler mais surtout comment ne pas en générer. Plus de cinquante exposants étaient présents avec une table ronde avec le public, de la restauration bio et des animations pour les grands et les petits dans une ambiance chaleureuse et festive.

L’association Sauvegarde des Terres Commingeoises y participait pour la première fois avec l’objectif d’informer les visiteurs sur le sujet brûlant de l’agrivoltaïsme. Tout hectare d’énergie solaire produite au-dessus d’un sol agricole ou naturel représente jusqu’à 2000 panneaux photovoltaïques fabriqués et acheminés depuis la Chine, des structures métalliques, des clôtures, des réseaux électriques, etc. Ces éléments ne proviennent pas actuellement du recyclage puis, plus tard au moment du démantèlement, ils ne seront pas recyclables en totalité ni à l’infini.

Il y avait du monde à la foire bio Arbas en dépit d’une météo joliment maussade. Nombre de visiteurs ont eu la curiosité de venir questionner l’association sur son stand. La grande majorité, y compris des riverains potentiels, découvrait le sujet de l’agrivoltaïsme et sa vingtaine de projets actuellement recensés en Comminges.


Les citoyens veulent avoir voix au débat

Cette méconnaissance de l’agrivoltaïsme est due notamment au silence régnant autour des démarches des énergéticiens en Comminges et des signatures de promesses de bail, documents matérialisant l’engagement des propriétaires. La mise à l’écart des citoyens autour de ces projets a constitué un point critique fort lors de cette journée et a cristallisé un sentiment de passage en force. Ce déni de démocratie fait suite à l’absence de débat dans beaucoup de communes autour de la détermination des zones d’accélération des énergies renouvelables (ZADER).

Quelles conséquences ?

Les échanges nourris ont porté sur les impacts de l’agrivoltaïsme : sur la biodiversité, les paysages et l’environnement de manière globale (élévation des températures, pollutions potentielles des sols et des eaux, impact du recyclage, etc.). La condition paysanne (statut du foncier, transmission des terres, métier de paysan disparaissant au profit de l’énergiculteur) était au cœur des discussions, ainsi que la position des acteurs impliqués : Chambre d’agriculture, région Occitanie, communautés de communes, PETR et futur Parc Naturel Régional.

Une prise de conscience en une image

Un soutien très net a été apporté à l’association. Ses huit bénévoles présents ont eu la satisfaction de sensibiliser les visiteurs aux dangers de l’agrivoltaïsme, flyers explicatifs à l’appui, et de concrétiser un nombre important d’adhésions. La photographie affichée sur le stand représentant un paysage portugais anéanti par les centrales a focalisé les regards : “on ne se figurait pas ce que cela pouvait représenter”, s’exclamaient les visiteurs. Veut-on le même destin pour les coteaux du Comminges ? Forte de cette belle expérience au contact des habitants, Sauvegarde des Terres Commingeoises renouvellera l’opération.

Lussan-Adeilhac: L’avenir de l’agriculture et du territoire au cœur d’un débat sur l’agrivoltaïsme

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