Il y a 80 ans, le 23 mai 1944, Suzanne Agasse, porteuse de messages pour la Résistance, mourait à Galié, Impasse de la Montjoie, tuée par la Gestapo allemande.
Extraits de la lettre de Jackie Mansas historienne – Doctorat d’Histoire et Civilisations 1983 :
Dans la nuit du 23 mai 1944, vers 23 heures, un groupe de voitures militaires quitta Luchon sans bruit. A l’intérieur, les membres de la Greinzpolizei, les douaniers dont la mission était précise : tomber sur les résistants sans qu’ils puissent s’enfuir …
Dans la maison, Madame Agasse et ses enfants, ses filles Suzanne et Paulette, une fillette de sept ans, son fils Gilbert âgé de seize ans, sa petite-fille de trois ans qui dormait dans son berceau, une amie de passage.. et le fameux passeur Bordes. Ils mettaient au point le départ du passeur et des deux jeunes le lendemain bien avant l’aube pour Mont de Galié. Ils passeraient par le Petit Pujo (6) et Bordes les guiderait jusqu’à Bezins-Garraux…De Mont-de-Galié,…ils descendraient vers Antichan des Frontignes et prendraient les sentiers vers Bezins-Garraux, au pied du Pic du Gar. Ils seraient arrivés vers midi et immédiatement cachés dans une des grottes près du village où des « amis » les attendraient avec du ravitaillement car dès la nuit suivante et le couvre-feu , ils prendraient à nouveau les sentiers de montagne vers Canejan en Espagne dans le Val d’Aran où une dame les cacherait.
Dans la petite maison Agasse, la peur est à son comble. Un coup d’œil rapide au travers d’une fente du volet et le passeur Bordes évalue en un éclair la situation : ils sont pris au piège, ils ne peuvent pas sortir par la rue pour rejoindre le chemin actuel du Goutil qui file vers le Pujo. Les SS hurlent comme à leur habitude, ouvrent le feu sur la façade de la maison. A l’intérieur, les quatre hommes sont armés et répliquent quand la porte est enfoncée. Les SS reculent. Dethlefs (1) hurle des ordres à ses hommes. Les tirs sont nourris, les grenades dégoupillées…
Les Résistants protègent ainsi la fuite des femmes et des enfants par la porte de derrière donnant sur le verger, aidés, on ne le répètera jamais assez, par quelques voisins courageux vers le canal et la route…Suzanne est morte pour ce en quoi elle croyait : la liberté !
Les autres protagonistes quant a eux ont pu prendre la fuite, seule, Madame Salinas, qui a été arrêtée et déportée, alors qu’elle était tout simplement en visite chez Madame Agasse et qui n’avait aucun lien avec la Résistance. Jackie Mansas
A Marignac, un parcours a été tracé intitulé « Les chemins de la Liberté »
Les sentiers de la liberté concernent l’ensemble de la chaîne pyrénéenne, soit près de 430 kilomètres de frontière.
Témoignage d’histoire de cette période, le parcours de Marignac, identifié grâce au recueil de témoignages de Jacques SIMON, de l’association « Chemins de Liberté par le Comminges et le Val d’Aran » est un projet porté par la Communauté de Communes des Pyrénées Haut Garonnaises. Il a reçu le concours des services de l’État, de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, de l’Office National des Forêts, du Conseil départemental et de la Députation de Lérida.
Départ : Marignac : Situer sur le plan
Durée : 1h45 à pied (Boucle de 4km)
Dénivelé : 160 m