Je crois que tout le monde a compris que le rassemblement national est aux portes du pouvoir. Le monde politique est en ébullition, en effervescence et se dandine avec des effets de manche pour faire barrage à cette ignominie. Chaque parti veut se montrer plus vertueux que l’autre, chacun montrant du doigt son adverse qui est forcément le responsable de cet état de fait. Comme dirait Coluche on veut laver plus blanc que blanc.
Certes notre président est sans contexte possible l’élément déclenchant de cette situation insupportable pour le pays des droits de l’homme. Une responsabilité écrasante survenue par une décision qui fera date dans les livres d’histoire. Mais le mal vient de plus loin. Il débute il y a des décennies quand le président Mitterand a joué avec le feu avec l’introduction de la proportionnelle qui avait pour seul but de faire monter le front national à des fins électoralistes.
Des alternances politiques dans l’entre-soi qui, si loin des préoccupations du peuple, ont permis année après année à ce parti de devenir ce qu’il est. En concomitance la démocratie allait de plus en plus mal. Les citoyens ne votaient plus et lorsqu’ils le faisaient ils s’arc-boutaient sur les extrêmes pour hurler leur ras le bol. Les territoires ruraux abandonnés par un pouvoir jacobin qui les voyaient comme des gueux ont changé leur bulletin de vote malgré le fait qu’il n’étaient pas envahis par les migrants.
En arrivant au pouvoir le président Macron a profité de ce système en finissant de tuer la droite et la gauche républicaine socle de notre démocratie à la française pour les remplacer par la pensée unique, tous les autres étant devenus inaudibles.
Dans ce branle-bas de combat où nombre de députés vont rentrer à la maison, prenant les citoyens pour des demeurés qui ne seraient pas capables de penser par eux-mêmes, les partis politiques donnent des consignes de vote sans se rendre compte que cette manière de faire date d’un autre siècle et qu’elle ne pourrait avoir que l’effet inverse. C’est dans l’action politique au service des citoyens qu’il aurait fallu faire votre travail comme ont su le faire malgré tout certaines ou certains dans les territoires.
Pour empêcher l’arrivée du rassemblement national à tout prix on va jusqu’à faire des alliances contre nature. Le mariage de la carpe et du lapin. Monsieur Mélenchon (et sa nouvelle égérie coiffée du keffieh palestinien !) déstabilise à lui tout seul le nouveau front populaire. Les sociaux-démocrates iront soit voter en se pinçant le nez lorsqu’il s’agira d’un candidat LFI, soit pire encore. Un parti « démocrate » où l’on écarte les opposants.
Des désistements de circonstances qui paraissaient impossibles pour un front républicain qui ne résistera pas au lendemain du vote. Cela ira-t-il jusqu’au mariage de Mélenchon et de Macron, l’homme président qui a fait la loi sur les retraites pour ne citer que celle là ?
Oui l’arrivée du rassemblement national avec une majorité absolue serait un véritable tsunami pour la France, l’Europe et son positionnement dans le monde mais pourquoi en est-on arrivé là et à qui la faute ? Une introspection du monde politique, au logiciel périmé, sera plus que nécessaire pourtant il le promet après chaque élection ! En attendant c’est la gauche qui veut sauver des figures illustres de la Macronie comme madame Borne ou monsieur Darmanin selon l’adage « la fin justifie les moyens », encore faudra-t-il que les électeurs l’acceptent comme un seul mouton conscients de l’importance de l’enjeu.
Sauver le système ou se sauver soi même ? Il serait absurde de globaliser mais la question mérite d’être posée. Dans une démocratie c’est le peuple qui a toujours raison et là le peuple a grondé fort en disant stop ça suffit. Ce sont malheureusement ceux qui ont su les écouter qui écrasent ces élections législatives aujourd’hui.