Le vendredi 7 juillet 1944, Camille Rigal est tombé les armes à la main contre un bataillon de la Wehrmacht. C’était un enfant adoptif de Labarthe-Rivière et un jeune homme de 31 ans. Quatre-vingt ans plus tard, le village ne l’a pas oublié.
Camille Rigal était né en 1913 à Toulouse, de père inconnu. Il portait le nom de sa maman Angèle.
Il fut pris en charge par l’Assistance publique qui le confia à une famille barthaine, celle de Jean-Pierre Cazaux. La petite fille de ce dernier, Jeanine, une enfant à l’époque, se souvient encore aujourd’hui de ce jeune homme qui exerçait la profession de boulanger dans les bourgs alentours, à Lalouret-Lafiteau, à Encausse les Thermes…
Un métier qu’il exerça aussi pour l’armée à partir de 1939, alors qu’il avait été mobilisé et affecté dans le Loiret, à Mignières-Gondreville. Démobilisé après l’armistice de juin 1940, il est revenu dans ce Comminges où il avait grandi, toujours boulanger, à L’Isle en Dodon.
Au lendemain de l’annonce du débarquement des Alliés en Normandie, après une visite à sa famille d’adoption à Labarthe-Rivière, Camille Rigal a rejoint le maquis de Meilhan dans le Gers, en compagnie de deux ouvriers boulangers de L’Isle en Dodon. C’était le 7 juin 1944.
Un mois plus tard, ce funeste 7 juillet 1944, le maquis de Meilhan fut encerclé par les troupes allemandes. L’affrontement a fait 76 morts: 68 résistants, 4 prisonniers et 4 habitants pris en otage.
Samedi 6 juillet 2024, Labarthe-Rivière a rendu un hommage reconnaissant et touchant à son enfant adoptif. Les représentants des associations patriotiques, le conseil municipal et les habitants ont déposé une gerbe sur sa tombe.
Puis, ils sont partis en cortège, pour dévoiler avec Jeanine la plaque de la rue qui porte désormais le prénom et le nom que lui avait légués sa mère: Camille Rigal, enfant de l’Assistance publique, barthain d’adoption, héros anonyme à ne jamais oublier.