Le Z’hibou demeure fidèle à sa réputation avec ce moment de fièvre musicale hors catalogue avec Doolin’ à Sengouagnet . Doolin’ ce soir du 31 juillet a entraîné le public dans un partage musical particulièrement intense sur le registre du genre irlandais, mais pas que avec la reprise magnifique notamment de « L’amour sorcier » de Claude Nougaro. L’apothéose dans la montée en pression fut dans le bis avec une fusion de leur pratique bien encrée dans l’identité musicale irlandaise dans les formes d’expression inspirées du pop-rock, du jazz et du hip-hop. La mayonnaise a pris immédiatement, mettant le public littéralement en transe. Cette fusion des genres plus que convaincante fut certainement possible par le fait d’une pratique musicale bien rodée, le genre irlandais complètement assumé, la dynamique des autres genres traversés en fut augmentée dans une forme de transcendance passionnée.
Il y a dans ce groupe tous les ingrédients d’une offre musicale généreuse et la garantie du plaisir des sons comme celui de la présence de ces cinq musiciens plaisants dans leur relation au public. Ils jouent véritablement ensembles, les uns au service des autres. Les solos des uns et des autres révèlent que chacun est dans le même niveau d’excellence. L’ambiance était servie par l’ambiance d’une soirée d’été et le décorum de la scène d’une exquise poésie. On perçoit clairement dans cette formation le travail d’équipe entre les musiciens et la gestion du son qui comme toujours exprime son talent en se faisant oublier dans cette fièvre musicale, être pleinement dans la musique. Les duos de percussions, les passages entre musiciens des phrasés, le chant et les cœurs exaltants dans cette langue qui porte cette rythmique si singulière furent des respirations efficaces entre les moments de trop de son. Ce soir là le Z’hibou a bétonné un peu plus sa renommée dans le choix artistique.
Pour écarter le risque anesthésiant d’un commentaire trop dithyrambique, je témoigne de ce que le public a été dérangé par la puissance du projecteur gauche de la scène trop puissant, accidentellement certainement. Considérant l’excellence dans le niveau de la prestation, les saccades lumineuses ont quelque peu plombé à mon sens la perception de ces instants hors norme et ne seraient peut être pas nécessaires ?