Le projet de la municipalité d’installer un pylône-relais pour améliorer la couverture mobile sur le territoire de Montmaurin, a déclenché un mouvement contestataire chez une partie des habitants. Le bras de fer s’est engagé.
Historique du projet
A Montmaurin comme dans de nombreuses régions rurales, la fracture numérique est une réalité. La couverture réseau de téléphonie mobile de la commune est imparfaite et génère des contraintes pour la population.
« L’arrêté ministériel du 26 décembre 23, explique le maire Gabriel Amiel, désigne Montmaurin pour une couverture mobile totale. Le 25 mars 24, le conseil municipal s’est réuni pour délibérer sur le projet d’implantation d’une antenne par l’opérateur Free. Nous avons ensuite été convoqués en réunion le 26 avril à la sous-préfecture de Saint-Gaudens, en présence de Mr le Sous-Préfet, pour discuter de sa réalisation et de son implantation. Le dossier est maintenant dans les mains de l’opérateur Free, en lien avec les autres opérateurs sur la commune. »
Ainsi que précisé dans le dernier bulletin, le conseil municipal a seulement fait remonter aux autorités de l’État « les plaintes réitérées de résidents [qui ne sont] pas garantis de contacter les services d’urgence à cause du réseau défaillant. »
Après la réunion du conseil municipal du 18 juin, une délibération a été prise le 21 juin entérinant l’implantation par Free Mobile de l’antenne-relais ; l’emplacement choisi se situe sur la parcelle cadastrée B626 ou B663, au lieu-dit Coume Day Hourquat Garriga, près du quartier Bacuran.
La contestation
Et c’est là que le bât blesse pour un groupe de citoyens montmaurinois. Constitués en collectif, ils refusent catégoriquement ce projet à Coume day Hourquat Garriga, près du quartier Bacuran proche de la grotte éponyme, mettant en avant l’argument que le secteur est classé ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique). Cette zone s’étend sur les communes de Montmaurin, Lespugue et le nord de Blajan. Les ZNIEFF ont été initiées en 1982 par le Ministère de l’Environnement.
« Nous avons essayé de discuter pour trouver un compromis, déplore Isabelle Molina, riveraine du quartier concerné et membre du collectif, mais ça n’a pas abouti. Nous allons donc collectivement agir pour empêcher cette implantation, qui nous paraît totalement inadéquate dans ce secteur sensible et protégé. Bien sûr nous sommes pour le progrès et la couverture mobile du village, mais pas à ce prix. D’autres endroits sont sûrement possibles mais la mairie nous a signifié une fin de non-recevoir. Les membres du collectif engagent donc la lutte non pas à titre personnel mais pour préserver la qualité de vie dans le village, et sa nature classée. »
Des actions sont prévues, le collectif a pris des contacts et lancé une pétition.
Le maire Mr Amiel rappelle que pour une couverture mobile totale de la commune, l’endroit choisi est le seul possible car l’antenne desservira Bacuran et la villa gallo-romaine en même temps, ce qui n’était pas possible autrement.
« La commune n’est plus aux commandes du projet, l’opérateur Free a désormais le dossier en main. » Affaire à suivre.