L’exposition temporaire abritée par le musée de l’Aurignacien, qui présente les œuvres de l’illustrateur belge Benoît Clarys, s’intitule Le Passé comme si vous y étiez. On n’aurait pu trouver meilleur titre car le talentueux artiste -qui dans sa grande modestie réfute ce qualificatif- sait mieux que personne faire naître sous son fusain les scènes préhistoriques et le quotidien des âges lointains. 49 œuvres originales (dessins, peintures, aquarelles), déroulent la fresque du temps, de la Préhistoire à l’époque moderne.
Dans une passionnante causerie au musée vendredi 20 septembre, dans le cadre des Journées du Patrimoine, l’auteur a expliqué les techniques utilisées pour réaliser les restitutions qui lui sont commandées pour des revues d’archéologie, des musées, des événements, des expositions, et autres travaux scientifiques.
Le travail préparatoire est très approfondi, l’artiste collecte les données archéologiques fournies par les scientifiques, collabore avec eux pour ajuster ses ébauches à leur projet, s’inspire de photos et d’objets, crânes, moulages, ossements, etc., puisant également dans l’immense vivier d’internet. Il peaufine les diverses esquisses avec des outils numériques, agence la structure du tableau, pour en arriver à la colorisation finale. Son souci premier est la véracité scientifique, et sa solide connaissance de l’archéologie et de l’ethnographie est un atout de poids. Ses illustrations sont incroyablement réalistes et vivantes. Comme si l’on y était…
Avec un style vivant et explosif, maniant l’aquarelle et la mine, suggérant des paysages antiques habités d’une faune disparue, insistant sur les personnages tout en laissant du flou ici et là, Benoît Clarys plonge le spectateur dans la fougue d’une chasse au renne ou dans l’intimité de palabres familiales, tour à tour au cœur de l’action ou dans la contemplation. Un talent inouï pour habiller de rêve et de poésie la vérité scientifique, à portée d’imagination.
Exposition à voir jusqu’au 29 septembre.