Les Stranglers en concert à Nimes : 50 ans ça se fête!

Samedi 12 octobre , 21h, une pluie de faisceaux colorés s’abat sur la scène du Paloma. Dans la salle, les 1500 spectateurs ont autant de bouteille que les types sur scène.

Et s’il n’en reste qu’un, ce sera bien lui. Jean Jacques Burnel, sans doute l’un des meilleurs bassistes de la planète tient  seul et à bout de bras sa formation : les Stranglers. Après les décès de Dave Greenfield et de Jet Black, le band de 50 ans d’âge a entamé une nouvelle tournée européenne avec, en amuse-gueule, quelques dates en France. Cinquante ans, cela se fête. Samedi soir, les hommes en noir ont fait étape à Nîmes, au Paloma, une ville et une salle visitée pour la première fois. Et quand, comme chambreur à son habitude, Jean-Jacques a interpellé le public nîmois, le public a répondu en chantonnant « Happy birthday », c’est bon enfant…..

De la composition originelle des Stranglers, il ne reste bien que ce bassiste, un fondu de karaté et de moto : Jean Jacques Burnel, 72 ans, the coolest bass player, la classe internationale…. Historiquement, Hugh Cornwell, le premier leader guitariste, a quitté le groupe en 1990 pour dissensions. Les fans des débuts le déplorent toujours. Depuis vingt cinq ans, Baz Warne a repris le flambeau, avec talent. Décédé à 84 ans en 2022, le batteur Jet Black avait déjà quitté le groupe il y a une quinzaine d’années, non sans parrainer son successeur : Jim Macaulay. Il lui ressemble de plus en plus. Il frappe fort. Et le génial claviériste, Dave Greenfield, l’ami regretté décédé en mai 2020 du coronavirus, ne s’est pas avéré lui non plus irremplaçable. Dave a toujours fait des émules. Toby Hounsham fait partie de ceux-là. Voilà 35 ans que l’élève travaille à copier son maître. Dorénavant, sur scène, c’est Toby qui joue le premier rôle, sans mimétisme sur le solo de « No more Heroes ». Les plus grincheux évoqueront avec nostalgie la formation initiale, depuis la rencontre en auto-stop entre Jean Jacques et Hugh, en 1974…. Ils boudent les Stranglers d’aujourd’hui, évoquant Jean-Jacques et son orchestre…. Taratata !

Samedi 12 octobre , 21h, une pluie de faisceaux colorés s’abat sur la scène du Paloma. Dans la salle, les 1500 spectateurs ont autant de bouteille que les types sur scène. La plupart ont grandi et vieilli en écoutant les Stranglers. Les plus jeunes sont aussi du premier rang. Ils se souviennent de ce qu’écoutaient leurs parents. Et les tubes servis ont, pour la majeure partie, plus de quarante d’âge. Mais ils sont tellement bons que les avertis ne s’en lasseront jamais. Comment expliquer ? Une communication d’énergie. Basse et batterie pilonnent comme des marteaux piqueurs quand claviers et guitare restent envoûtants et mélodieux. De la finesse dans un monde de brutes. Et toujours le même cœur qui bat. A l’entame, « Toiler on the sea », puis « Get a grip », « Duchess », « Nice’n’sleazy ». Le show est lancé. C’est carré, très professionnel. Les quinqua sexagénaires des premiers rangs n’ont guère plus l’énergie de pogoter comme ils le faisaient à vingt ans. Mais le concert est superbe….. Il est ressenti.

L’ambiance est bonne et les musiciens se régalent jusqu’à improviser. Les succès planétaires des années 80, « Golden Brown » et « Always the sun », enchainés, sont repris par tous. Quelques bonnes surprises pontuent : « Princess of the streets », « Just like nothing on earth », « Harry » en version française, le solo de bass magique de « Genetix »…. On ne fait pas que fêter les cinquante ans du groupe, on revit ses propres cinquante dernières années, comme si c’était Time to die et qu’on revoit le fil de sa vie.

Le bouquet final est explosif : Existe-t-il une plus belle reprise que celle de  « Walk on by », une chanson empruntée en 1978 à Done Warwick ? « 5 minutes », « Hanging around », « Tank »…. Autant de morceaux des années 70, indémodables. Deux heures de concert, rappel compris, les Stranglers ont une nouvelle fois ravi leur public. En rappel, « Go buddy go » rappelle le premier rot. « No more heroes » à la conclusion n’est pas une insignifiante métaphore.  A la sortie, les avis étaient unanimes. A quand la prochaine strangulation ?

 

 

 

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