Ce vendredi 11 octobre 2024, au Centre de Secours et d’incendie de Saint Gaudens, le lieutenant Jacques Thienpont, l’âge de la retraite venue, a mis un terme à son activité de sapeur-pompier professionnel avec un moment de convivialité, partagé avec ses collègues, toujours émouvant dans ces circonstances là. Sa carrière, comme celle de ses camarades, est un condensé d’histoire locale, régionale et nationale de la prévention des risques et des secours.
Jacques Thienpont, enfant de Menton (Alpes-Maritimes) et secouriste dès l’âge de 17 ans, sapeur-pompier volontaire à 18 ans et professionnel à 21 ans, a contribué pendant plus de 40 ans à la sécurité salvatrice des biens et des personnes.
Une vocation, un engagement, un métier
Une vocation née sur une plage de Méditerranée, aux confins de la côte d’Azur, aux portes de l’Italie, où, tout jeune, avec ses camarades, il a été spontanément amené à venir en aide aux touristes téméraires dans l’impossibilité de regagner le rivage. Ce qui fut d’abord un jeu, puis un engagement, devint un métier, quasi un sacerdoce au regard des sacrifices à assumer dans la vie personnelle. Et cela restera une passion. En effet, désormais retraité, Jacques Thienpont redevient sapeur-pompier volontaire.
Des missions assumées lors d’évènements marquants de l’histoire contemporaine
Jacques Thienpont continuera donc à partager une précieuse expérience acquise lors de milliers d’interventions. Certaines furent marquantes, liées à des inondations ou des tempêtes, comme à Draguignan en 2010, à Saint Béat en 2013, dans les Alpes Maritimes suite au passage de la tempête Alex en 2020 ; d’autres furent saisissantes, sur des feux de forêts, jusque dans les Bouches du Rhône en 1997, où les Alpes-Maritimes en 2003 ; certaines autres furent de nature exceptionnelle, lors des jeux Olympiques d’Albertville (1992), lors de l’effondrement des gradins du stade de Furiani (1992), lors de la dépollution des plages suite au naufrage du pétrolier Erika au large de la Bretagne (1999). Jusqu’à l’étranger, en Macédoine pour la construction d’un camp de 22 000 réfugiés kosovars pendant la guerre en Yougoslavie (1999).
Un professionnel salué pour la qualité de son expertise
Le sous-préfet Gilles Pellegrin s’est plu à rendre hommage à la qualité professionnelle de Jacques Thienpont, en soulignant sa finesse d’analyse et la précieuse justesse de ses préconisations dans l’évaluation des risques, essentielles aux yeux du représentant de l’État sur le territoire.
Jacques Thienpont a remercié les professionnels du bâtiment, les représentants des établissements recevant du public, des communes, de la Gendarmerie, de l’État avec qui il a travaillé. Il a remercié ses collègues sapeurs pompiers de Muret, de Saint-Gaudens, du groupement Centre, et évidemment sa famille, son épouse Muriel, son fils Jérémy (sapeur-pompier lui aussi), ses filles Gaëlle et Élodie qui lui a rendu un hommage surprise, bref mais émouvant et très touchant. Le rite de passage vers sa nouvelle vie réussi, Jacques Thienpont a réuni l’assemblée autour du traditionnel verre de l’amitié.
Sapeur-pompier, plus qu’un métier
La carrière de Jacques Thienpont, même résumée trop rapidement, est représentative du dévouement de cette armée de vigiles que l’on appelle les soldats du feu, professionnels et volontaires, omniprésents et multi-intervenants dans la protection des biens et le secours aux personnes. Des soldats aux missions foncièrement humanitaires, promoteurs d’une citoyenneté solidaire. Sapeur-pompier, c’est plus qu’un métier : Jacques Thienpont le démontre en redevenant sapeur-pompier volontaire.