Réunion sous haute tension avec les élus locaux à la mairie d’Estadens – Le verbe portait haut ce soir du 21 novembre!
Suite à la réunion des habitants de la commune qui s’est tenue le 15 novembre avec Alexis Saurine venu exposer à Estadens la nature du projet industriel, un collectif de riverains a demandé cette réunion du 21 novembre pour rencontrer les élus locaux et les porteurs du projet. Etaient présents Robert Martin le Maire de la Commune, François Arcangeli Président de la Communauté de Commune CGS, Jean-Batiste Geneste Directeur de l’entreprise Cimaj, Alexis Saurine également porteur du projet et Céline Bailly représentant la société en charge du suivit du chantier de construction (EDEIS).
La tonalité des échanges orageux révélait la perception du public comme conséquente de ce qui serait un défaut de communication : « Il y a un manque de visibilité et une ambigüité sur le label de « Zone artisanale. » On se retrouve au bout du compte avec une usine de transformation, une verrue au milieu d’un paysage magnifique !». Le préambule de la réunion fut l’annonce de la création d’un collectif d’opposition au projet « Collectif Cagire sans usine ! ».
Des membres du Conseil Municipal présents soutenant le projet ne manquaient pas de manifester par des applaudissements fournis l’évocation de la création de huit emplois de caristes. Ce furent toutefois plus de 250 personnes de la commune et des environs venus exprimer bruyamment leur opposition et leur ressentiment. Devant l’embouteillage des questions et la bousculade des interventions un mode d’échanges tendus s’est instauré au fil des questions. François Arcangeli a rappelé que l’information sur le projet a bien figuré dans la communication du bulletin périodique de la Communauté de Commune dès 2023, et que les délibérations de la Com Com sont audibles en « replay » sur Internet. Il a rappelé que le terrain de la Com Com a été vendu, l’interlocuteur étant dorénavant la société Cimaj. Alexis Saurine co-porteur du projet a exposé le caractère vertueux de l’entreprise, par le fait de se positionner sur des ressources renouvelables, l’utilisation de déchets du bois, la sciure. C’est la matière première pour la réalisation de buches à haute densité à partir du pressage de déchets végétaux.
De toute évidence la majorité de l’assistance ne s’était pas satisfaite des promesses vertueuses du projet. Les questions du public : « Nous avons appris incidemment que les travaux débutent le 26 novembre par une simple annonce sur « Panneau Pocket », une application sur Smartphone. L’information de cette concertation publique s’est faite par le bouche à oreille, alors que le principe de concertation citoyenne figure à répétition dans les textes ! », « Nous apprenons la consultation du public seulement une semaine avant le début des travaux ? ».
Une mère de famille avec son bébé dans les bras expose ses craintes de voir aller et venir des camions sur un réseau routier inadapté, « Qu’en est-il de la circulation à vélo de plus en plus importantes avec les poids lourds ? », « L’usine est d’une dimension totalement disproportionnée pour une zone rurale avec ses 8 mètres de haut, des cheminées de 11 mètres, placée juste devant les montagnes ! », « La route des crêtes est classée « verte » au guide Michelin, elle « mérite le détour ». « Le Cap d’Arbon est la porte d’entrée de la vallée du Ger. Elle est au cœur du futur Parc Naturel Régional Comminges Barousse Pyrénées. Cette première usine du Pays de Cagire viendra défigurer le cadre de vie de ses habitants et le charme naturel tant recherché par les touristes et les citadins», « Nous sommes dans l’incertitude sur les conséquences environnementales, celles sur la flore et la faune animale, le développement futur de l’entreprise ? », « Qu’est ce qui peut nous garantir que vous n’irez pas faire des prélèvements intensifs dans nos forêts ? », ces questions malgré un exposé détaillé et maitrisé d’Alexis Saurine, qui rappelle qu’il est un enfant du pays et que la forêt c’est son métier. Il s’est appliqué avec assurance à démontrer que tous ces doutes ne sont pas fondés.
Un acteur de l’Office du Tourisme exprime sa sidération : « Jamais à l’Office du Tourisme nous avons entendu parler de ce projet industriel ! », poursuivant d’une voix émue autant qu’indignée : « Comment avez-vous pu imaginer une chose pareille au Cap d’Arbon, alors que cette route voit arriver des milliers de touristes, les occupants des résidences se diriger vers Aspet et se rependre dans la vallée du Ger ? ».
Les travaux commencent mardi prochain. La Préfecture devrait valider la faisabilité au terme de la consultation publique.