Voilà plus de deux ans que la direction du casino demandait à Jean-Jacques Dumur d’animer un cycle de conférences intitulé « questions d’artiste ».
« Une œuvre produite par un artiste n’est pas le fruit d’un geste gratuit et inutile, elle est révélatrice de la personnalité de son auteur, mais aussi elle invite le public à se poser les bonnes questions sur le message qu’elle contient», introduit l’intervenant devant une vingtaine de personnes attentives.
Et de continuer : « Dans une galerie du Louvre, est accrochée une peinture de Fra Angelico, artiste surnommé parfois « Le Peintre des anges ». Fra Angelico est un peintre du Quattrocento de qui, Giorgio Vasari disait qu’il avait un talent rare et parfait. Le 3 octobre 1982, Jean-Paul II décréta d’ailleurs son rang de bienheureux et le proclama « patron des artistes le 18 février 1984.
Quant à l’œuvre qui nous intéresse, il s’agit d’un grand retable qui fut commandé à Fra Angelico pour le couvent San Domenico de Fiesole.
Un des panneaux de la prédelle, qui est la partie inférieure d’un tableau d’autel ou d’un retable, raconte un épisode de la vie de Saint Dominique: le miracle de Fanjeaux. On y voit l’épilogue miraculeux de la joute oratoire entre saint Dominique et Guilhabert de Castres, évêque cathare, en 1207. »
Pourquoi cet épisode était retenu par l’artiste ? Quels secrets se cachaient derrière un mot derrière un mot qui enflamme encore l’imaginaire collectif de la région : le catharisme.
Ses « questions d’artiste » le conférencier les faisait partager grâce à deux présentations complémentaires.
Tout d’abord, il présente cette « hérésie » qui troubla si fort le roi de France Philippe Auguste et le pape de l’église catholique romaine, Innocent III.
Il fit redécouvrir au public en développant les fondements, les origines probables et la doctrine de ces « Bougres » que le catharisme, au-delà d’une simple religion, fut aussi une véritable civilisation.
Les dangers simultanés de voir les acquis de l’église remis en cause par un retour drastique vers une chrétienté originelle, et une impossibilité pour Philippe Auguste d’étendre l’influence de la couronne sur le Languedoc, provoquèrent de la part de ses deux hommes de pouvoir une réaction forte et violente.
Avec l’aval et le soutien de Philippe Auguste, Innocent III pouvait maintenant déclencher ce qui allait être un des premiers génocides de l’histoire de France : La croisade contre les Albigeois.
Cette croisade, Jean-Jacques Dumur en commentait les principaux épisodes dans un deuxième volet, ce samedi 23 mars 2019.
« Les hommes ne savent pas tirer les leçons de l’histoire, ils recommencent encore et encore les mêmes erreurs et les mêmes atrocités », déplora le conférencier en égrenant la triste liste des villes martyres comme, Béziers, Carcassonne, Minerve, Bram, et Lavaur, pour ne citer que les principales.
L’évocation de la personnalité de Simon de Montfort, grand capitaine pour les uns, criminel de guerre pour les autres, permit de reparler entre autres batailles, de celle Muret , et de la résistance acharnée de la ville de Toulouse.
La narration de la chute du Castrum de Montségur, puis celle de Queribus, mit fin à ce 9e volet d’un cycle de conférences qui n’a pas encore fini de faire poser des questions.