Lorsqu’Olivier Sessa frappa à la porte de sa professeur de chant Anne Sophie Masson, il ne pouvait alors imaginer que, de cette rencontre, allait naitre un conte écrit à deux mains : Terre promise. Le mélange des deux arts que sont le récit d’une part et la musique-chant d’autre part ouvre des perspectives multiples. Le spectateur est emporté par cette ambiance où le texte fait mouche et la musique émeut, rythmant les différents épisodes de ce conte qui ne doit rien au hasard.
Terre promise
Le conte « Terre promise », c’est la vie du « rouquin » qui revient dans sa Bretagne natale après 30 ans d’absence. Un récit autobiographique où Olivier Sessa va fouiller dans ses souvenirs d’enfance et les épisodes de sa vie pour nous entraîner dans un univers peuplé d’émotions. Ce récit est à la fois touchant et drôle. On est transporté dans des voyages qui vont de l’Asie à l’Afrique. Puis, il y a l’oncle, parti de Bretagne et embarqué à bord de bateaux pour aller pêcher la morue tout autour du globe…Ce marin qui ramena une femme venue d’ailleurs et qui, dans une nouvelle vie, tourna le dos symboliquement à la mer pour tenir un restaurant… Il y a aussi la voisine de la maison familiale de Bretagne qu’il pensait être une vieille acariâtre et qui s’avère être une femme adorable. Olivier Sessa est, avant tout, un philosophe humaniste. Il nous parle de ces hommes et de ces femmes qu’il a côtoyés au fil de sa vie et qui font la richesse de l’humanité.
Anne Sophie Masson, avec ses instruments de musique issus du monde entier (qu’elle fabrique pour la plupart elle-même) rythme le récit par des chants aux tonalités sans frontière. Un regain de sensibilité qui amplifie l’émotion induite par le conte.
La mise en scène, dépouillée, est d’une grande efficacité. Le passage dans le public permet par ailleurs une meilleure communion avec les spectateurs.
Olivier Sessa et Anne Sophie Masson, deux noms à retenir pour une terre promise qui tient toutes ses promesses.