Lors de la cérémonie des funérailles, les Comming’gospel et les Encantat’s lui rendent un dernier hommage en chansons.
Tout au long de la matinée, un long cortège de voitures faisait convoi pour se rendre au crématorium de Tarbes. A l’extérieur, les gens se rassemblaient pour communier dans le partage. Des regards qui se croisent, des accolades empruntes de fraternité et de tendresse, le monde de la musique et de la montagne consommaient l’adieu comme aimait à dire Jacques Brel. On ne pouvait qu’évoquer les jours heureux car il aurait été difficile d’en trouver d’autres tant Jacky David incarnait la bonne humeur et la joie de vivre. Il est toujours difficile de perdre un être cher mais c’est lorsque l’absence est arrivée que l’on mesure combien il prenait une part prépondérante dans notre vie. Ce fédérateur, ce leader était une part de vie dans chacun des coeurs de ses proches. Désormais on parlera de Jacky à l’imparfait partagé entre la tristesse de sa disparition et les souvenirs présents des jours heureux vécus ensemble. Il est parti vers d’autres sommets alors qu’il était en train de refaire un chemin initiatique dans cette montagne du Val d’Aran qu’il aimait tant. Ce départ il l’aurait voulu joyeux et festif et que l’on chante. Une sorte de « dernier repas » à la Jacques Brel.
Alors même tristes, même effondrés, c’est en chanson que Jacky a été accompagné pour son dernier voyage. Après des évocations de souvenirs par deux groupes folkloriques, c’est son fils qui disait un au revoir poignant à son père, ce père dont il était si fier. Puis c’est avec beaucoup de courage et beaucoup d’amour que le groupe Comming’ Gospel chanta pour son président disparu, accompagné à la guitare par leur chef de cœur Loïc. On se tenait les mains et des hommes pudiques, cachés sous leur béret occitan, baissaient la tête pour ne pas que l’on voit les larmes couler. Des yeux rougis mais le sourire aux lèvres, tout le côté antinomique de ces moments particuliers où le mot communion prend tout son sens.
Puis avant que le rideau ne se ferme sur un cercueil avançant vers son destin de retourner vers les cendres originelles, ce sont les Encantat’s amputés de l’un de leurs membres qui se mirent à chanter. Un hommage vibrant à leur frère de choeur, à leur frère tout court. La chanson Cadiro, comme un hymne à ce Comminges, chantait d’une seule voix par un public d’un jour venu spécialement pour le seul Jacky. On n’arrivait pas à se quitter, on n’arrivait pas à consommer l’Adieu mais quand tout fut fini, il fallu se contraindre à partir, le cœur déchiré par tant d’émotions.
Mais le compte n’y était pas, Jacky ne pouvait partir comme cela. Alors les B.Bop, les Encantat’s et le Comming’ Gospel se réunirent dans une sphère plus privée à Rouède. Une auberge espagnole et un dernier concert dédié à celui qui était tellement présent. Chacun dépassa sa peine pour donner sa joie à Jacky. Un moment particulier où l’on vit re-chanter nombre d’anciens B.Bop et surtout le premier concert des Encantat’s sans Jacky. Un moment difficile pour tout le monde et une page qu’il va falloir tourner.
Jacky, vous pouvez partir maintenant en paix pour aller voir le grand architecte universel. Vous êtes désormais dans le cœur de chacun d’entre nous.
Adishatz Jacky
Un dernier cadeau : https://soundcloud.com/encantats/13-cadiro