La troisième édition de « The Village », dont le parrain cette année était Stéphane Bern, grand défenseur du patrimoine, se déroulait vendredi 30 et samedi 31 août au village, dans une ambiance studieuse et bon enfant.
Cette édition a débuté par un moment d’émotion avec l’inauguration d’un jardin en hommage à Denis Méliet, disparu le 3 juin dernier, fondateur entre autres du restaurant le J’Go à Toulouse. Un homme de la terre qui aimait les produits authentiques et naturels et qui privilégiait les circuits courts, comme Marie-Claire Uchan, maire de Saint Bertrand, l’indiquait dans son intervention. Sa sœur Cathy ainsi que son épouse Lisa, cette dernière continuant le combat de son mari, étaient présentes. François et Tulipe (la future boulangère du village), tous deux bénévoles s’occuperont de ce jardin en permaculture.
Attenant au jardin, des bâtiments qui devraient être restaurés et qui devraient accueillir ensuite de jeunes entrepreneurs en résidence.
Mais The Village, c’est quoi ?
C’est le rendez-vous depuis 2016 de ceux qui veulent agir pour un monde plus inclusif et plus durable. C’est faire en sorte de réfléchir et de proposer des actions afin de diminuer les fractures qui existent entre le monde urbain, les grandes métropoles et les zones rurales.
Initié par Le patron du journal économique La Tribune qui lors d’une visite à Saint Bertrand avec Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, voulait faire du village « la capitale de la reconstruction ».
A leurs côtés pour ces deux journées, Joël Aviragnet, député de la 8e circonscription, Georges Méric, président du Conseil départemental de Haute Garonne, Marie-Paule Demiguel, sous-préfète de Saint Gaudens, mais aussi des chercheurs, patrons de grandes entreprises.
Sébastien Lecornu, ministre en charge des collectivités territoriales faisait le déplacement. Pour lui, il faut revenir à l’échelle humaine, oublier « ce délire de gigantisme de ces quinze dernières années avec la création d’intercommunalités et de cantons énormes. /. La ruralité, c’est un art de vivre. / . Moins de paroles et plus d’actes.»
Stéphane Bern, très touché par l’accueil qu’il recevait à son arrivée, affirme que « le bonheur est dans le village ». Il rappelle que 50% de la population française habite en zone rurale ou de montagne. « Je ressens une fracture lorsque j’arrive à la campagne (il a une résidence dans le Perche, ndlr). Plus de 4G, plus d’Internet, etc. Il faut donner les moyens aux habitants de rester dans leurs villages.»
Pour le patrimoine, il affirme être tombé dedans lorsqu’il avait 15 ans. « 50% du patrimoine français se trouvent dans les communes de moins de 2000 habitants. » Et de demander aux maires de sauver ce patrimoine qui est pour lui un investissement à long terme. « La France reçoit chaque année 90 millions de visiteurs. Les touristes viennent pour notre trésor. C’est une industrie non délocalisable. Chacun d’entre nous doit préserver son endroit. Ce sont nos racines, notre identité. »
Le président de la République Emmanuel Macron lui a confié la mission patrimoine. « On dépense beaucoup pour des monuments parisiens et moins pour le reste. Il faut faciliter les formalités administratives aux élus locaux lorsqu’ils veulent présenter un projet. » Et en conclusion, Stéphane Bern souhaite que Saint Bertrand soit, pour l’édition 2020, village préféré des Français.
Durant ces deux jours, quatre thématiques ont été abordées : la mobilité en milieu rural – mieux produire, mieux se nourrir, mieux vivre – produire local pour redynamiser les économies locales et la transition écologique.
Sept jeunes entrepreneurs se sont présentés individuellement. Ils travaillent sur la thématique mieux produire et mieux se nourrir.
Vingt propositions dans le cadre des workshops à destination des maires de France en vue des prochaines élections municipales ont été formulées.
Les participants ont beaucoup travaillé, sous un soleil de plomb le vendredi, mais il y a eu des moments de détente festifs notamment, avec des dégustations de produits locaux.