Pendant que Madame la Maire contrôlait les élections au Gabon, le village faisait la fête à Lavelanet de Comminges.
C’est vrai que dans chaque village, il y a un comité des fêtes, constitué en association, et plus ou moins indépendant d’une autorité municipale. Ce qui différencie Lavelanet de Comminges des autres villages, c’est la moyenne d’âge des membres du comité des fêtes ! Une impression que tous les jeunes du village se sont réunis dans cette association et se sont donnés comme mission de prendre en main leur destinée et celle de leur commune.
Contrairement à d’autres lieux où l’on peut trouver des « bougons », des tristes parfois méchants qui feraient bien d’agir plutôt que de critiquer, Lavelanet de Comminges possède une jeunesse qui s’implique dans la joie et dans la bonne humeur et cela fait plaisir à voir. Ils font de leur mieux et c’est déjà beaucoup pour que les choses soient belles, pour que les gens soient heureux et contents.
Certes il y a des filles et des garçons dans ce groupe mais le bât blesse simplement par le fait que les deux co-présidents sont des hommes ! Défection des filles ou mâles dominants ? Il faudra mener une enquête plus approfondie ! Mais, corne de bouc, ce détail n’a vraiment aucune importance.
Il faut les voir en rond, tels des rugbyman prêts en découdre, se tenant par la taille, les mains et les épaules. Les deux co-présidents Mathieu Vidal et Sébastien Marty distribuent les rôles pour le service du repas du veau à la broche. On les écoute avec attention, sans oublier de les chambrer et de rire aux éclats. On sent une cohésion, on respire la fraternité dans ce groupe qui fait plaisir à voir car au delà des individus qui le compose, c’est l’avenir des villages qui se jouent. On peut espérer que dans un mouvement naturel, ils puissent passer tranquillement du comité des fêtes à la table ovale du conseil municipal. La dynamique est la même : Le désir de se mettre à la disposition d’un groupe pour un bien être collectif. S’engager pour les autres, s’engager pour une cause en espérant d’ici là que les communes n’aient pas disparu mais ceci est une autre histoire.
Et puis il y a cette fidélité touchante qui vous remue jusqu’au plus profond de votre être. Il y a quelques années le jeune Loïc Fauroux, membre du comité des fêtes, rejoignait brutalement le grand architecte universel. Un sentiment d’injustice, des douleurs familiales qui ne trouvent pas de répit et des amis qui ne veulent oublier. Alors comme chaque année après la messe, ce groupe de jeunes est allé déposer des roses blanches sur la tombe de Loic. Une forte émotion des parents qui communient dans le souvenir d’un enfant arraché à leur affection et d’un copain trop tôt disparu. Un moment de Partage et d’Amour qui permet de mieux porter sa peine et de croire malgré tout en l’avenir.
Mais où était donc passé Evelyne Delavergne maire de Lavelanet de Comminges ?
D’habitude toujours présente, seul son mari et ses enfants étaient présents. Etait-elle souffrante ou Dieu je ne sais quoi ? Toujours est-il que c’est la première adjointe Gisèle Milhorat qui officia tout le week-end à sa place. Elle s’acquitta avec talent de sa tâche tant dans les discours que pour recevoir ses hôtes. On fut rassuré par le mari en apprenant que sa chère et tendre avait été désignée par l’ONU pour aller surveiller les élections au Gabon ! Rien que cela et le jour de la fête. Après le livre « Martine à la montagne », voici une nouvelle série pour enfants « Evelyne au Gabon » !
Et lorsqu’on souhaitait l’appeler au téléphone on tombait sur un répondeur qui disait : « Il n’y a pas de gabonnais au numéro que vous avez demandé » !!! Aux dernières nouvelles madame la Maire est rentrée sans encombre et le village a repris son rythme de vie. On prépare déjà l’année prochaine ou promis, on fera encore mieux. Nous n’en doutons pas !