La mosaïque, une école de la patience pour arriver au Beau et au Sublime.
Juchée sur les contreforts pyrénéens dans les vertes collines au dessus de Montesquieu Volvestre Nicole Bossard est une artiste mosaïste qui puise sa force et son inspiration dans cette terre nourricière qui l’entoure. Lorsque n’est pas dans son atelier, Nicole Bossard est éleveuse de chevaux ibériques.
Ses œuvres sont autant d’émotions qui ont jalonné sa vie, témoins qui fixent un instant de ce temps qui passe. Son atelier, dans un désordre organisé, est rempli de bocaux multicolores où sont entreposés des milliers de trésors qui répondent au doux nom de tesselles. Il y a là des émaux, des pâtes de verre, du marbre, de l’ardoise, du gré ou de la céramique. Ils ont chacun leur histoire et proviennent d’univers très différent. Il y a ceux qui ont voyagé et ceux qui ont été ramassés dans la nature au fil des rencontres et des promenades. Ce caillou de schiste, aux couleurs et aux formes particulières, trouvé dans un village espagnol abandonné et qui deviendra le corps d’une fille qui court vers son destin.
A l’aide de sa marteline, Nicole Bossard taille encore et toujours des tesselles qui pourront n’atteindre que quelques millimètres. L’école de la patience, de l’humilité ou de la souffrance lorsque les doigts commencent à saigner. Le temps de la réflexion qui permet de mémoriser l’ordre juste de pause. Permettre qu’un ensemble de minuscules et infinis microcosmes, de toutes natures, soient assemblés avec subtilité, pour faire naitre l’émotion d’une œuvre accomplie. L’hommage à la lenteur pour cet art d’une exigence sans commune mesure. Une à une, sur un lit de mortier, Nicole Bossard colle ces tesselles innombrables comme dans un concert où la partition n’est déchiffrable que par le chef d’orchestre tant que l’oeuvre ne s’est pas révélée.
Les mosaïques de l’artiste, à la technicité reconnue par ses pairs, dégage des émotions fortes lorsqu’on accepte de les regarder, de se les approprier. L’effet de la lumière métamorphose ces matériaux tantôt opaques, tantôt translucides, tantôt transparents. Une magie de sensations qui vous transperce l’âme et magnifie la perception visuelle. Nicole Bossard est animée par la passion de son art et la nécessité de transmettre ses émotions à travers ses œuvres.
Cette artiste humaniste revendiquée féministe est une femme discrète sur son lieu de villégiature. « Nul n’est prophète en son pays » disait l’adage. Pourtant, Nicole Bossard est une artiste reconnue au niveau national. Elève du maestro italien Verdiano Marzi dont elle suit les formations, la mosaïste est invitée dans tout l’hexagone pour exposer ses œuvres. C’est ainsi qu’elle a participé, entre autres, au premier Festival International de Mosaïque Contemporaine à La Chapelle Saint André (58), à l’exposition « Autour de la pierre bleue du Nord » à Hazebrouck, à plusieurs reprises aux expositions à la Galerie de l’Atelier de la Maison de la Mosaïque Contemporaine à Paray le Monial (véritable temple de la mosaïque), aux Rencontres Internationales de Mosaïque de Chartres, aux expositions Cent Centimètres Carrés à la Médiathèque de Sarlat (24) et à Carla Bayle (09), aux expositions annuelles de Mosaïque Contemporaine « Opus » à Moissac (81) ou encore à des expositions privées pour des mécènes à Toulouse, la liste n’est pas exhaustive. Plusieurs récompenses sont venues récompenser son travail, notamment le premier prix du Concours Passion Mosaïque avec « La feuille d’automne » récompensée par les établissements Albertini (France) et Xinamari (Italie). Elle a participé également à trois des livres de Muriel Ligerot aux éditions Couleurs Mosaïques.
Ses engagements humanistes l’ont conduite à accepter de participer à une œuvre collective à la suite des attentats survenus en Tunisie :
« Du 19 au 23 novembre, j’ai participé à la confection d’une mosaïque en hommage aux victimes de l’attentat survenu le 26 juin 2015 dans la station balnéaire de Port El-Kantaoui près de Sousse. Nous ne savions pas en organisant cet événement que quelques jours avant notre départ en Tunisie la France serait de nouveau victime d’attentats et que la Tunisie en serait victime elle aussi de nouveau le lendemain de notre retour en France.
Ce projet a été initié par M. Bady Essid Jaballah. Des mosaïstes tunisiens, français, soudanais, etc… sont venus participer à la réalisation de cette mosaïque géante, symbole d’amitié entre les peuples, de paix et d’espoir. L’oeuvre collective a été installée par la suite sur un rond point de Sousse qui a été rebaptisé « Rond point de la Paix ».
Nicole Bossard participera au Sentier des Arts les 1er et 2 octobre. Elle recevra les visiteurs dans son atelier au lieu dit Cung à Montesquieu Volvestre. Elle présentera une partie de ses œuvres et pourra vous expliquer son art encore méconnu dans notre région.
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