Quant l’absence de moralité avec des comportements pervers et une volonté de vengeance viennent troubler l’intimité d’un couple, on peut légitimement s’interroger sur l’évolution de l’esprit de l’homme.
Usurpation d’identité.
Le 26 novembre 2018, Laurie dépose plainte contre son ex compagnon Pierre, âgé de 37 ans, pour usurpation d’identité dans le but de nuire. Elle a été informée par ses amis, que des photos tendancieuses suivies de commentaires graveleux sont diffusées sur les réseaux sociaux. Sur un site « Echange libertin », apparaît « Lolo la blonde ». On y trouve également l’adresse électronique professionnelle de cette dernière.
Il crée un compte fictif.
Derrière tout cela, Pierre, qui a créé un compte et un pseudo, fictifs. Après investigations et réquisitions auprès d’opérateurs téléphoniques, les enquêteurs soupçonnent l’ex compagnon. Ce dernier a utilisé son ordinateur professionnel pour accomplir une vengeance nauséabonde. En 2016, déjà poursuivi alors qu’ il avait tenté de salir Lucie, il avait fait l’objet d’un rappel à la loi. Laurie, choquée pensait que toutes ces manipulations étaient terminées. Mais Pierre ne lâche pas le morceau. Il a la rancœur tenace. En mai 2019, Félix visite le site « Échange libertin ».
« Lolo la blonde ».
Intéressé par celle qu’il croit être « Lolo la blonde », Félix demande à la rencontrer. Laurie a compris que Pierre n’en a pas fini avec cette rancœur tenace qui le guide. Elle comprend que derrière ce pseudo, en fait se cache Pierre qui a également crée d’autre pseudos « Lolo 366 », « Lolo 365 ». Elle craque lorsqu’elle se rend compte que figure sur l’échange le lieu où elle travaille. Pierre est interpellé et placé en garde à vue.
Les faits sont niés.
Tout d’abord, il nie les faits puis donne une explication inaudible ne justifiant pas de tels agissements : il a mal vécu la séparation et la volonté d’avortement exécutée aussitôt par Laurie enceinte.
Maître Billaud, conseil de Lucie évoque « le rapport à l’intimité déballé sur les réseaux sociaux et le refus du droit pour toute femme, de disposer de son corps « . « Tous deux travaillent dans une collectivité territoriale », avance l’avocat, « il y a réellement une volonté de nuire y compris sur un plan professionnel ». « Un certain temps a été nécessaire avant l’effacement du profil » pendant lequel sa cliente a reçu « un nombre incalculable de contacts ». L’avocat demande 1000€ de dommage et intérêts. Il appuie sa demande: « C’est peu par rapport au préjudice subi ». Laurie a dû solliciter une mutation dans un autre département ».
La substitut du procureur dénonce « un éloignement de la normalité sociale qualifié selon les experts psy en « trouble du comportement », du mis en cause qui au grand dam de la représentante du ministère public est absent à l’audience correctionnelle. « Certes le prévenu n’ a aucun antécédent judiciaire mais une sanction s’impose », conclut-elle.
Condamnation sur le casier judiciaire.
Maître Catherine Mouniélou, conseil de Pierre ne peut que reconnaître des faits inacceptables. Elle revient sur « une séparation sentimentalement douloureuse et l’impression de trahison » avec à la clé un avortement sans réellement en discuter. « Tout ceci a généré un trouble psychologique chez mon client », explique l’avocate. Compte tenu de son statut de fonctionnaire qui a depuis quitté la région, elle sollicite la non inscription de la condamnation sur le casier judiciaire.
Le tribunal se retire pour délibérer. Le prévenu est condamné à 90 jours amende à 10€. A défaut de règlement, il encourt une peine de prison. Le tribunal rejette la non inscription au casier judiciaire. Pour dommages et intérêts, il devra régler la somme de 1000€ à la victime.