Contrat de ville : constat de désaccord avec le ministre.
Suite à la décision du conseil municipal de suspendre sa participation au contrat de ville si l’état n’abandonnait pas son projet d’implantation d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA), le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner est venu ce lundi à Saint-Gaudens pour tenter de convaincre le maire de revenir sur sa décision. Il était accompagné pour l’occasion de Carole Delga, présidente de la région Occitanie, de Georges Méric, président du conseil départemental, Pascal Mailhos, Préfet de la Haute-Garonne et Jean-Luc Brouillou, sous-préfet de Saint-Gaudens.
À l’issue de la réunion, le ministre n’a pu que déplorer un constat de désaccord. Après une visite du centre ville, la délégation s’est rendue à la MJC pour rencontrer les associations impliquées dans le contrat de ville. Devant cette assemblée, le ministre n’a pu que constater le refus du maire de revenir sur sa décision pour des motifs qu’il ne comprend pas. Il a rappelé que la région a une vieille tradition d’accueil et que dans le contexte actuel, le devoir de fraternité est une mission nationale. Cette suspension pénalise les habitants du quartier prioritaire en les privant des subventions directes et indirectes car le contrat de ville est un véritable booster de financement.
Carole Delga a fait part de son sentiment amer devant un tel refus. Avec son côté volontariste, elle reste persuadée qu’il se trouvera une solution pour éviter l’abandon du contrat de ville qui est sur une dynamique qui ne demande qu’à se développer. Pour son cœur commingeois fidèle à l’humanisme, la fraternité gagnera. Georges Méric a invité Jean-Raymond Lépinay à réunir les présidents de la future grande intercommunalité pour réfléchir aux possibilités de poursuivre le contrat de ville malgré sa suspension par le conseil municipal de Saint-Gaudens. Jean-Raymond Lépinay a d’ailleurs souligné que la Communauté de communes du Saint-Gaudinois était à l’origine de ce contrat de ville avant d’en rétrocéder la compétence à la ville. Est-ce que la nouvelle grande intercommunalité pourra reprendre cette compétence ? Cela serait-il souhaitable dans l’intérêt des saint-gaudinois ?
Michel Allenou, président d’Emmaüs est intervenu pour rappeler qu’à l’origine, le bâtiment où doit être implanté le CADA était destiné à recevoir dix compagnons de sa communauté. Est-il normal de créer une concurrence entre exclus ?
A la suite de cette rencontre les communiqués de presse sont arrivés en nombre dans les rédactions, le maire, le ministre, le Président du conseil général, le Président d’Emmaüs, tous ont de bonnes raisons de communiquer sur cette rencontre qui s’est soldée par un échec, au moins pour le contrat de ville dont l’avenir reste à reconstruire. C’est la mission que le ministre a confiée au préfet en lui demandant de mobiliser la région, le département et la communauté de communes.
Le CADA sera bien implanté rue Pradet.
En revanche il semble définitivement acquis que le Centre d’Accueil des demandeurs d’asile, le CADA, sera bien mis en oeuvre dans les locaux du 41 rue Pradet. Le Ministre n’était pas venu pour discuter du CADA, ce n’est pas de sa compétence mais celle du ministre de l’intérieur, c’est ce que regrette Michel ALLENOU, Président d’Emmaüs Saint Gaudens qui devra trouver une autre solution pour loger les dix compagnons d’Emmaüs, délogés, malgré eux, par les 38 réfugiés prochainement installés.