C’est une réalité, 50 % des jeunes de moins de 25 ans envisagent de créer leur entreprise. Aux Etats-Unis, les entrepreneurs sont déjà plus nombreux que les actifs en CDI. Alors qu’Emmanuel Macron cherche à édulcorer ses propos mettant en évidence la dure réalité de l’entrepreneur face au confort du salariat, force est de constater et notamment sur les territoires ruraux que la création d’entreprise devient un « mal nécessaire » pour ceux et celles qui ne parviennent pas à retrouver un emploi. Peut on pour autant résumer la dynamique de création d’entreprises comme une réponse à un chômage qui s’installe durablement ? Face à l’entrepreneuriat subi, nous constatons une évolution de notre société basée sur une économie agile et constituée de micro structures (solo entrepreneurs) qui décident de se positionner alors en prestataire dans des domaines variés (informatique, juridique, marketing, communication, commercial…). Bien souvent, ces jeunes créateurs ont pris conscience que la signature d’un contrat de travail et notamment dans des organisations décentralisées et déshumanisées était source de stress et surtout ne leur permettait plus de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Alors que certains peuvent y voir une forme de précarité, il faut au contraire considérer cette organisation en mode « étendu » comme un levier de flexibilité de plus en plus imposé par les marchés. Comme la nature sait rendre visible un nuage de micro entités vivantes pourtant invisibles de façon isolée, il en va de même avec les solo entrepreneurs amenés à se regrouper au sein de Club ou dans des immobiliers de travail mutualisés. En adaptant les organisations du travail et assurément la législation et les mentalités l’entrepreneuriat ne sera plus systématiquement opposé au salariat qui avec la réforme du Code du Travail annoncé connaîtra sa révolution.