La crise de la pandémie du Covid-19 que nous vivons actuellement sera sans nul doute un marqueur pour les décennies à venir dans tout un tas de domaines. On parle beaucoup de l’après crise avec tout ce qui pourrait changer ou ne pas changer d’ailleurs pour les moins optimistes.
Sans rentrer dans des discussions de comptoir où chacun n’a plus envie d’écouter ou de lire tellement le surplus d’informations qui se croisent finissent par lasser, il est un constat que l’on peut faire et qui sera sans nul doute l’un de ses marqueurs : la prise du pouvoir du local sur le national.
Dès le début de la crise, l’état nation a montré de grandes failles dans la gestion de la pandémie que ce soit au niveau de l’anticipation ou même de la gestion. Des mensonges ou omissions sont venus s’ajouter à ces faiblesses, ce qui a eu pour conséquence d’altérer la confiance des français envers nos dirigeants nationaux.
La nature a horreur du vide et c’est par un principe simple de substitution que les niveaux locaux ont pris la main sur les services de l’Etat pour résoudre les problèmes d’une manière très pragmatique. En attendant que le niveau central rattrape son retard à l’allumage, les collectivités territoriales ont agi.
De l’action pragmatique et efficace
Nous avons vu la présidente de région Carole Delga, le président du conseil départemental Georges Méric, les présidents des communautés de communes et les maires se remonter les manches pour trouver des solutions concrètes pour protéger et aider l’ensemble des composantes se trouvant sur le territoire. La tâche était immense et urgente vis à vis des soignants, des fonctionnaires territoriaux exposés, des plus démunis d’entre nous, des lycées, des collèges, des écoles, du transport, des représentants du monde économique et enfin des particuliers pour faciliter le déconfinement qui arrive à grands pas.
De fortes sommes ont été débloquées pour faire marcher l’ensemble et des millions de masques sont arrivés et sont en cours de distribution. Jusqu’au plus petit niveau, on a mis la main à la pâte allant même jusqu’à confectionner des masques, des blouses bref du matériel que l’Etat s’est montré incapable de fournir en temps et en heure. Le tissu associatif a joué un grand rôle également dans cet élan de solidarité.
C’est vrai que parfois cela faisait un peu brouillon et « pagaillous » comme on dit chez nous mais cela a marché. Si la coordination entre la Région et le Département a fonctionné parfaitement, dans certains endroits il en a manqué entre les mairies et les communautés de communes avec quelques doublons sans doute évitables. Allez qui peut le plus peut le moins mais ces deux niveaux ont encore quelques difficultés à s’organiser ensemble. On appelle cela l’esprit de clocher!
Cet état de fait constaté pose une question simple : Est-on allé assez loin dans la décentralisation ? La Région et le Département se sont imposés comme des laboratoires expérimentaux pour un exemple de transformation de notre vie en société pour les années à venir.
Pour être plus efficace, un plus grand pouvoir ne doit-il pas redescendre au niveau local ? L’après crise promet de belles joutes politiques nécessaires au bon fonctionnement démocratique. L’humain avant les dividendes sera surement la première question à résoudre.