Après avoir aidé sa femme à mourir, Jacques Mercier (87 ans) a été relaxé par la justice française : un grand pas en avant pour les associations.
Souvenez-vous : nous vous en parlions en septembre 2015 . Jacques Mercier, un homme âgé de 87 ans, était poursuivi par la justice française pour « non-assistance à personne en danger ». Les faits remontaient au mois de novembre 2011 : l’octogénaire avait alors aidé sa femme, Josiane (83 ans) à mettre fin à ses jours.
Celle-ci souffrait de dépression sévère depuis plus de 30 ans et de violentes douleurs liées à l’ arthrose : elle avait déjà fait plusieurs tentatives de suicide . Jacques et Josiane étaient tous les deux membres de l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD). L’homme lui avait fourni les médicaments nécessaires à son décès, comme il lui avait promis 15 ans auparavant : quelques heures plus tard, il avait appelé le médecin et lui avait tout raconté – « Au fond, je n’avais rien à cacher, je sais qu’elle est partie en paix ».
« Une petite pierre qui peut faire avancer les choses »
En septembre 2015, Jacques Mercier avait été condamné en première instance à une « peine de principe » : 1 an de prison avec sursis. Mais ce jeudi 10 novembre 2016 (5 ans, jour pour jour, après les faits), la Cour d’Appel de Lyon a prononcé la relaxe.
Un bonheur pour Jacques Mercier, qui n’avait pas pu assister à son propre procès à cause de sa maladie de Parkinson : « je suis fou de joie », a-t-il déclaré à l’issue de l’audience. À ses yeux, cette décision est « une petite pierre qui peut faire avancer les choses ». Même joie pour son avocat, Me Mickaël Boulay, qui a défendu son client pendant « cinq longues années ». Pour lui, « c’est l’aboutissement d’un long travail. Je suis tellement heureux ».
Sur Twitter, l’association ADMD s’est également félicitée : « RELAXE ! Jean Mercier est relaxé, la justice a reconnu son geste d’amour. La loi sur la fin de vie doit maintenant changer ». Son président, Jean-Luc Romero-Michel, ajoute : « Heureux pour Jean. La justice prend ses responsabilités. Et les élus ? ».
Une affaire qui relance, une fois encore, la question de la fin de vie… À l’heure actuelle, le suicide assisté et l’euthanasie sont légaux dans quatre pays européens : la Suisse, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Source journal top santé Appoline Henry