Jean Lamoure, retraité de l’Equipement, grand pêcheur, père de trois enfants, nous a quittés samedi 31 octobre à l’âge de 90 ans. Alphonse Arias, son ami nous parle de lui.
Jean Lamoure a été deux fois champion du monde de pêche au toc. Auteur de deux ouvrages (la truite en eau vive, méthode moderne du toc en 1973 et la truite au toc, en petits, moyens et grands cours d’eau, et dans les lacs de montagne en 2004), était une sommité dans le monde de la pêche.
Alphonse Arias, Ariègeois de naissance et Commingeois d’adoption, un autre grand pêcheur était son ami. Alphonse est également une pointure dans le monde halieutique. Il obtient, avec l’équipe de France, plusieurs podiums lors des championnats du monde. En 1998, l’équipe de France, dont il est le capitaine, obtient le titre de vice-champion du monde. Il arrête la compétition en 2000. Il écrit de nombreux ouvrages sur le monde de la pêche, dont » le guide Arias du vrai pêcheur de truites ». Ce guide est réimprimé cinq fois. Il collabore en outre à plusieurs magazines de pêche.
La Garonne de Cierp-Gaud à Montréjeau
« La truite en eau vive » était mon livre de chevet. Jean Lamoure était quelqu’un de serviable. C’est lui qui m’a fait connaître la Garonne de Cierp-Gaud à Montréjeau et ses accès, pas toujours évidents. Il m’a indiqué les parcours dédiés aux championnats des Pyrénées que j’ai pratiqués de 1970 à 1977. Nous avons fait plusieurs parties de pêche ensemble. Une fois, en 1977, il avait emmené pêcher une dizaine de personnes, dont moi, à Aventignan. Et là, il me dit vient avec moi. Nous sommes donc partis tous les deux. J’ai senti que c’était un défi qu’il me lançait. Malgré un manque d’expérience, par rapport à lui, j’ai pris plus de truites.
Nous ne nous sommes jamais perdus de vue. Même si en 1988 lorsque j’ai sorti mon premier ouvrage, certains ont soufflé sur les braises en disant à Jean Lamoure que j’allais lui faire de l’ombre.
Casse-croute en Espagne
J’ai vraiment repris contact avec lui au décès de son épouse et nous allions avec mon épouse Isabelle le voir régulièrement. Il pêchait toujours. Le jeudi par exemple, son ami François Ducos venait et tous deux « faisaient la Garonne », après quoi ils allaient casser la croûte en Espagne. C’était avant son AVC avec une paralysie du côté gauche qu’il a eu il y a cinq ou six ans. Beaucoup de ses copains n’ont plus donné signe de vie à partir de ce moment-là… Nous avons cessé de le visiter car il ne nous reconnaissait plus. Il était alors à la maison de retraite de Barbazan.