Les pescofis attendent le 13 mars avec impatience. Ce jour-là, c’est l’ouverture de la pêche en 1ère catégorie. Alphonse Arias qui publie des chroniques éclairées depuis quelques semaines dans Petite République, nous donne une première série de conseils pour bien réussir l’ouverture.
J’ai toujours entendu dire que les truites sont peu actives au mois de mars. Qu’en penses-tu, Alphonse ?
Il ne faut surtout pas sombrer dans les idées reçues et les légendes !
Les ouvertures d’antan se déroulaient avec des saisons bien marquées, une période de reproduction des truites bien réglée, des niveaux de rivières bien soutenus et une température de l’eau, plutôt froide pour ne pas dire glacée.
Tout ceci est rarement d’actualité de nos jours ! Une première erreur serait d’utiliser des plombées lourdes et des gros appâts pour des poissons – disait-on – fatigués par le frai récent, s’alimentant peu à cause des eaux très froides et ne se déplaçant que pour de grosses bouchées…
Mieux vaut se sortir ça de la tête et s’adapter aux conditions du moment. Les eaux peuvent être à étiage ou fortes, de hauteur moyenne, tempérées ou glacées. Bien malin qui pourra dire à l’avance le bon scénario du mois de mars ! Ce 24 février en Comminges, la neige avait fondu à moins de 2000m d’altitude !
La météo est folle, les sècheresses interminables, tantôt les cours d’eau sont à plat, puis subissent des crues centennales qui créent un grand désordre dans la biomasse et donc dans le métabolisme de la truite.
Ne pas oublier les schémas d’antan concernant les critères spécifiques « ouverture » revient à commettre de belles erreurs…
Faut-il réfléchir au choix de la rivière ?
Oui ! Plus de 30 ans se sont écoulés depuis que j’écrivais dans mon 1er livre que « choisir le bon parcours » représentait 80 % de la réussite d’une partie de pêche. Cela me semble toujours d’actualité, à la différence près, que les bons parcours d’ouverture d’il y a plusieurs décennies ne sont pas, bien souvent, les bons parcours actuels.
Il faudra par conséquent suivre le déroulement du temps qu’il fera l’automne et l’hiver : pluviométrie, enneigement, températures, paramètres très influents sur les niveaux des rivières avec une mention particulière pour la semaine précédant l’ouverture « truite ».
Ainsi, on pourra avoir une idée plus juste quant à la température de l’eau des rivières choisies pour déflorer la saison. Contrairement à l’époque préalable au dit dérèglement climatique, on pourra avoir des truites très actives, ou correctement actives…
Par conséquent, on saura éviter certaines portions de rivières ou certains ruisseaux qui se prêtaient bien jadis aux ouvertures parce que les eaux étaient traditionnellement très froides, avec l’ensemble de la biomasse en quasi hibernation.