Cette fois dans sa chronique mensuelle, notre ami Alphonse Arias balaie les légendes liées à sa passion et à celle de milliers d’autres : la pêche.
Dans tous les domaines, y compris celui de la santé, les légendes sont au menu de l’humanité.
Ordres et contrordres laissent dubitatifs celles et ceux qui sont attentifs à la chose.
Le monde de la pêche n’est pas en reste, notamment celui de la truite.
Ainsi, plusieurs générations de pêcheurs ont colporté des idées reçues qui parfois peuvent s’avérer justes, mais assez souvent fausses.
A mon sens, la pêche est une leçon de relativité !
Il convient d’aller à la pêche, l’âme sereine, confiant et avec un mental des plus optimistes et laisser de côté certains dictons :
« Vent de midi, poisson pas pris » ; « Vent du nord, rien ne mord » ; « Nuages sur les monts, pêcheur reste à la maison » ; « Nuage dans la vallée, pêcheur fais ton panier » ; etc.
La plus coriace des légendes cible la fameuse « eau de neige » qui terrorise les pêcheurs. Même ceux qui ne pêchent pas répètent ce qu’ils ont entendu souvent et les bredouilles y trouvent leurs excuses : « Les truites ne mordent pas, c’est de l’eau de neige ! »
Et au mois d’août quand les sommets sont exempts de neige, pourquoi parfois les truites ont la gueule cousue ?
Cette année, en Comminges et ailleurs, une belle gelée a eu lieu dans la nuit qui a précédé l’ouverture, ainsi que le matin. Très peu de truites sauvages étaient au rendez-vous si j’en crois les heures que j’ai passées à pêcher, ainsi que les faibles résultats de bons pêcheurs chevronnés de ma connaissance ! Cette gelée avait pourtant stoppé la fonte de la neige, donc les eaux en étaient dépourvues ! !
Soyez certain, quelles que soient les conditions, les truites appartiendront aux plus téméraires et aux plus tenaces, aux pêcheurs qui auront certes réfléchi mais surtout à ceux qui tremperont le fil et dont la confiance sera à toute épreuve…
Par eaux de neige, surtout si elle teinte et fait monter les niveaux des cours d’eau, y aura des moments pas faciles, mais d’autres très bons ainsi que des pêches correctes.
En fait, ce sera, quelque part, ce que l’on voit tout au long de la saison !
Ce sera le grand charme de la pêche, celui-là même qui empêche le passionné de se blaser !
Partez donc, loin des fous, vous enivrer de toute la poésie bucolique et de la magie des belles farios qui caresseront votre regard, puis vos mains…