François Arcangeli – Le Covid et le temps électoral, le Monde d’après

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C’est à l’occasion de la mise en place du Vaccibus à Aspet que nous avons rencontré François Arcangeli, président de la communauté de communes Cagire-Garonne-Salat. L’occasion de faire un point de situation sur le thème: Le Covid et le temps électoral, le Monde d’après !

Dans la position de Président de la Communauté de Commune Cagire-Garonne-Salat, comment se vit cette suite de confinement et les restrictions qui en découlent ?

« Nous essayons d’être le plus efficace possible dans notre travail, nous adaptant au confinement, en pratiquant les réunions virtuelles. Objectivement, ça fonctionne bien, avec cette impression que le Monde d’après ne sera pas la réplique du Monde d’avant. Nous avons particulièrement noté dans un certain nombre de réunions de commissions en ligne qu’assistent à ces commissions des gens qui ne venaient pas. Quand on a des enfants, partir après le travail, faire une demi-heure de route, c’est parfois compliqué, alors qu’allumer l’ordinateur et rester une heure connectée c’est plus simple. C’est moins convivial, mais dans certaines configurations, ça marche mieux que le présentiel. Il faudra y réfléchir pour la suite, car dans les faits, c’est plus vertueux d’un point de vue écologique par l’évitement du temps de déplacements. Lors du premier confinement de l’an dernier, on enchainait les réunions les unes derrières les autres, sans temps de pose, sans temps de déplacement, au lieu de faire trois réunions dans une journée, nous en faisions six ou sept. On économise du déplacement, on économise des frais de route. Ça a beaucoup d’avantages, bien que ce ne soit pas très convivial. Il n’y a pas les apartés et on a aussi besoin de ça. Il y a l’épuisement par la succession sans pause des réunions. Après le confinement nous retrouverons les assemblées pour un certain nombre de réunions de Conseil Communautaire. C’est plus agréable d’être en assemblée, mais il y a des choses à garder de tout ça, de cette expérience de télétravail ».

Les difficultés sur le terrain ?

« Nous avons essayé d’être réactifs sur la question des masques. Au début, c’était compliqué. Heureusement le Comminges a été peu touché au printemps dernier. C’était notamment compliqué d’envoyer du personnel à domicile chez les personnes âgées. Quand une personne était malade, il n’y avait pas de test, pas de masques. C’était une période difficile. On envoyait des gens avec le questionnement, est-ce bien prudent ? Ça s’est bien passé. Nous avons un personnel qui est remarquable qui a bien fait le job ».

Pour les membres du personnel positifs au Covid?

« Des agents ont été positifs en particulier sur le service des aides à domicile. Nous avons pratiqué un protocole d’isolement, de mise en quarantaine, de test. Aujourd’hui on peut tester préventivement. Ca se complique aujourd’hui avec la fermeture des crèches, des écoles, la mise en retrait des activités culturelles, c’est terrible. Il faut que ça revienne rapidement, mais nous n’avons pas complètement sentiment de voir le bout du tunnel ».

Quels retour de la perception de la population de la Com Com dans cette projection du Monde d’après ?

« Au-delà de ça, il y a problème chez nos concitoyens un sentiment d’agacement, de colère, de révolte, de dépression, de ne plus croire au discours politique, parfois à juste titre. Il faut reconnaître que quelque fois on nous a servi des recommandations contradictoires. C’est inquiétant. Ce contexte de crise qui se superpose, dans l’histoire, ça n’a jamais donné quelque chose de bon. Pendant longtemps, je n’étais plus sur facebook. J’y suis revenu il y a quelques mois et j’ai été très étonné de l’évolution du discours ; les gens semblent très énervés. La parole d’extrême droite s’est complètement libérée. Pour moi, les indicateurs sont rouges. En 2022, nous n’avons jamais été aussi proche d’une victoire du Rassemblement National aux présidentielles. Si on continue à Gauche de continuer à faire n’importe quoi comme on le fait, on va à la catastrophe. Les derniers sondages, c’est 52/48, loin des 80/20 de Chirac. Beaucoup à gauche disent ne pas voter Macronaux prochaines élections, de plus en plus à droite disent voter Lepen ».

Il y a la question de l’expression des minorités au premier tour ?

« Je suis pour la suppression de l’élection du Président de la République. C’est la source du mal. Tout le déséquilibre vient de cette élection qui fausse la Démocratie. Le procès en illégitimité de Macron est absurde parce qu’il n’y a pas eu de push, Il est légitime là où il est, mais il n’est pas légitime par le fait d’un système électoral qui ne l’est pas. Il faut vite en sortir et aller vers un principe de Démocratie parlementaire, avec des élections législatives à la proportionnelle, même s’il y a un principe de majorité pour éviter l’instabilité. Par exemple, l’Allemagne n’est pas un modèle d’instabilité. Il y a un problème de représentation électorale. Par exemple, l’élection départementale qui a lieu au mois de juin ; ceux qui ne veulent pas comprendre que c’est un scrutin majoritaire à deux tours, et que dans un contexte de participation faible, seuls les deux premiers sont qualifiés au deuxième tour, presque comme à la présidentielle, dans un contexte de faible participation, il n’y en aura que deux. Il se présente un socialiste, un communiste et un écolo, à la fin, on passe à la trappe et on se retrouve à chaque fois avec un FN et un(e) élu de droite, un FN contre un LRM, un FN contre un socialiste. Je ne cesse d’expliquer aux miens qu’il faut arrêter la connerie qui consistent à partir à chaque fois en autonomie aux élections. Un candidat écolo sur le canton de Luchon, c’est très sympathique, mais ça n’a aucun sens ».

Les écolos sont montés, plus présent sur la scène politique, mais quel motif est invoqué pour ne pas se rallier à un front de gauche ?

« Mes amis me répondent que les socialistes ne sont pas très écolos. Mais en même temps ne pas faire des alliances électorales, c’est s’auto-exclure d’un succès possible dans le contexte de trouble actuel. A gauche, nous avons des choses en commun, de vraies divergences aussi, mais de toute façon, l’autonomie nous affaiblit dans un contexte où il n’y a pas de campagne électorale, on vote dans deux mois, la campagne n’est pas commencée, je ne suis pas sur qu’elle commence, il n’y aura pas de meeting. La dernière fois, nous avons eu toutes les peines à arriver à 10/100 en s’alliant avec les communistes, les insoumis, les occitanistes, tous les écologistes, et là, ils font la stratégie de partir tout seul en ayant perdu une partie des écologistes. Il y a un principe de réalité, et imaginer pour les écologistes arriver au niveau de la présidentielle de la Région me semble illusoire. En un an, nous allons voter quatre fois. Dans l’esprit des gens, c’est la même séquence politique. Si on ne fait pas l’union aujourd’hui, les élections présidentielles risquent d’être déplacées en septembre, comment décréter faire l’union pour les présidentielles après s’être foutu sur la gueule durant les cantonales et les régionales ? Il y a un vrai manque de lucidité politique ».

 

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