A deux mois des élections départementales, nous avons rencontré la nouvelle équipe de la majorité départementale, qui brigue le prochain mandat pour le canton de Cazères : Sandrine Baylac et Loïc Gojard (candidats titulaires), Nadia Mekkid et Lionel Welter (candidats remplaçants). A leurs côtés également Christian Sans, conseiller départemental sortant qui ne se représente pas.
A l’occasion des élections départementales de mars 2015 la carte des cantons a été modifiée. Le canton de Cazères regroupe en effet depuis 6 ans les anciens cantons de Aurignac, Cazères, Le Fousseret, L’Isle en Dodon et Rieumes. Ce rappel fait, comment dans ces conditions faire vivre la proximité?
Christian Sans, conseiller départemental sortant, qui ne se représente pas : « La majorité des conseillers départementaux de Haute-Garonne se sont opposés en vain à ce redécoupage de ces nouveaux cantons établis en fonction du seul critère démographique éloignant ainsi vos élus départementaux de votre territoire. J’ai combattu en son temps la réforme de 2015. Même si la réforme nous a été favorable puisque notre majorité de gauche a conquis 23 cantons sur les 27 que compte la Haute-Garonne, aujourd’hui encore je le regrette ».
Quelles actions pour maintenir une proximité qui vous est chère ?
Un canton avec 91 communes n’est pas de nature à faciliter une proximité bien au contraire. Aussi conscient de cette difficulté, la majorité départementale dirigée par Georges Meric a souhaité une forte proximité avec les communes par l’intermédiaire des communautés de communes. Cette volonté s’est traduite par une rencontre annuelle : l’occasion de faire un point bilan et des propositions sur les projets locaux qui ont trouvé rapidement une concrétisation dans un dispositif innovant « les contrats de territoire ».
Madame Baylac vous étiez élue pour la première fois conseillère départementale en 2015. Quels enseignements retirez-vous de ce premier mandat ?
« Au-delà de la fierté d’être élue dans la 1ère assemblée départementale parfaitement mixte (27 femmes – 27 hommes) je dois dire que l’accueil par les anciens a été chaleureux. Au-delà, c’est une grosse machine (budget primitif 2021 près de 1,8 milliard €) bien huilée que j’ai découverte, mais j’ai trouvé facilement mes marques. Depuis le début du mandat je suis membre de la commission permanente et je participe à toutes les prises de décisions. Notre Président Georges Meric m’a confié l’animation d’un pôle jeunesse nouvellement créé. Au-delà de ma personne il est aussi important de mettre l’accent sur quelques aspects de l’action départementale ».
Justement comment se bâtissent les grandes lignes de votre politique ?
« C’est avant tout un travail collectif qui s’organise au sein des commissions selon les compétences respectives des élus pour ensuite être partagé lors des réunions de l’assemblée départementale. Parmi nos décisions fortes de ce mandat je veux mettre en avant la non augmentation des taux d’impositions, l’accompagnement financier des personnes âgées et handicapées, des familles en précarité, la mise en œuvre du schéma départemental d’aménagement numérique… »
Pour rebondir effectivement sur les compétences du conseil départemental en quelques mots quelles sont-elles ?
Loïc Gojard maire de Martres-Tolosane et candidat titulaire apporte une 1ère réponse : « La première compétence obligatoire est bien entendu l’action sociale au sens large (personnes âgées, handicapées, l’enfance et la famille, les personnes en difficultés,…). Elle représente en 2021 pratiquement 50 % du budget soit presque 876 M€. Mais aussi la voirie départementale, les collèges, la régie départementale des transports, la culture, le schéma départemental d’aménagement numérique (SDAN) et bien entendu les collèges et la sécurité incendie (SDIS) pour ne citer que les plus importantes ».
Pouvez-vous aussi nous éclairer sur la politique volontariste menée ?
« Parmi les actions dites facultatives, donc menées de façon volontaire, en prise directe avec les familles figurent la gratuité des transports scolaires en lien avec la région qui représente une économie de 634 € par an/enfant. Il en est de même de la gratuité totale ou partielle de la restauration scolaire pour les enfants des familles en difficulté, de la gratuité des transports publics pour les bénéficiaires des minima sociaux et les demandeurs d’emploi. Il faut aussi ne pas oublier l’aide importante (jusqu’à 70 %) pour les travaux d’entretien de la voirie communale. En tant que maire de Martres-Tolosane, je souhaite aussi mettre en avant le soutien technique fourni aux communes et aux associations par la structure Haute-Garonne Ingénierie – ATD mise à disposition gratuitement de nos communes par le conseil départemental pour le montage de leurs projets ».
A ce sujet avec peu de moyens financiers et des services administratifs limités comment une petite commune peut-elle s’équiper pour répondre aux besoins de ses habitants ?
Nadia Mekkid 1ère adjointe de la commune de Latoue (320 habitants) est idéalement placée pour nous apporter son expérience d’élue municipale : « Je pense que le conseil départemental a un rôle essentiel pour l’équilibre des territoires haut-garonnais. Un exemple : le conseil départemental perçoit des droits de mutation sur les transactions immobilières qui sont en grandes parties concentrées sur l’agglomération toulousaine. En créant des services tel que Haute-Garonne Ingénierie-ATD et en favorisant le financement des projets portés par les petites communes ou les intercommunalités, le conseil départemental répartit une partie des richesses produites sur l’agglomération vers nos territoires péri-urbains et ruraux ».
Un autre exemple ?
« Dans un autre domaine, le conseil départemental a démontré sa volonté d’apporter, à terme d’ici quelques années, le très haut débit à toute la population. Là aussi malgré un coût à la prise connectée largement plus élevé en zone rurale, le conseil départemental travaille dans cet esprit d’aménagement équilibré du territoire ».
Outre ce rôle de facilitateur des projets communaux quelles actions visibles, concrètes sont conduites directement par le Conseil départemental ?
Lionel Welter maire de l’Isle en Dodon et pompier professionnel connaît bien les compétences obligatoires dévolues au conseil départemental visibles au sein des communes : « Le premier exemple c’est bien entendu la construction et l’entretien des collèges, l’Isle en Dodon vient de voir l’ouverture d’un nouveau collège neuf. Bien sûr les 90 points d’accueil Maisons des Solidarités (MDS) dont 6 dans le canton de Cazères assurent la prise en charge de nos concitoyens les plus fragiles. Autre exemple sur notre canton, le musée forum l’Aurignacien soutenu financièrement par le conseil départemental, il permet de découvrir l’univers passionnant de la préhistoire et d’apporter un point d’ancrage touristique sur le canton au côté de la « Via Garona » qui traverse également le canton de Cazères. De plus comment ne pas parler du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) auquel j’appartiens avec ses 39 sites répartis sur tout le département dont 4 situés sur notre canton. Pour finir je vais citer le vaccinodrome installé dès que possible par le conseil départemental dans l’ancien collège de l’Isle en Dodon ».